Une nouvelle saison vient de démarrer, la 13e. Chiffre porte-bonheur pour M6 ? Sans aucun doute, tant l'émission a ses fans. Seulement, depuis quelques années, elle s'inscrit dans une forme de surenchère afin de pousser les candidats à plus de folie et de créativité, mais aussi à faire le show... et donc de l'audience.
M6-Marie Etchegoyen
Du côté du jury
Avec l'arrivée de Paul Pairet, afin de remplacer le (trop) sobre Jean-François Piège (et présent dans le jury depuis le début de l'émission, soit 10 lononononongues années), un vent de franche rigolade s'est installé sur le plateau. Les joutes verbales entre les quatre potes nous ont régalé, à tel point que l'on a tous sorti nos mouchoirs quand Michel Sarran fut remercié par la prod'. Tristesse de courte durée car Glenn Viel, habitué de l'émission en tant qu'invité, a immediatement trouvé sa place au sein de l'équipe de chef et devant la caméra. Il remplaçait qui déjà ? On rigole, on t'aime Michel (passe diner quand tu veux).
Avec ce mercato, on se demande comment va évoluer la composition du jury, non pas l'année prochaine mais lors de la saison 15 (oui, celle de dans 2 ans).
L'indéboulonnable Etchebest, pris pas sa vie professionnelle, ne se cantonnera-t-il plus qu'à Cauchemar en cuisine et à l'Académie Top Chef ? Quelle équipe prendra alors sous son aile le jeune prodige vainqueur ?
Paul Pairet retournera-t-il en Chine à 100% ?
Glenn Viel rendra-t-il son tablier car « c'était sympa les copains mais j'ai d'autres galettes saucisses sur le feu » ?
Hypothèse un poil plus plausible : Hélène Darroze sera-t-elle remerciée après avoir fait ses 10 années de contrat ?
Si l'on aime beaucoup le chef breton/provençal, pour autant, à la rédaction, on est de la team Patrick Juvet...
Où sont les femmes ?
On fait souvent la réflexion mais cette année encore, c'est « Waterloo morne plaine » : seulement trois cheffes candidates. La Belgique est fan du programme (malgré une diffusion chez nos voisins qui permet les spoils de toutes sortes), et l'on a démarré cette année avec trois belges. N'était-il pas possible d'avoir une femme sur ces trois-là ?
Les cheffes sont-elles à ce point si peu nombreuses à présenter leur candidature ? Et parmi celles-ci, seules trois sont-elles suffisamment interessantes, charismatiques, talentueuses pour rejoindre le casting ? D'après cet article de nos confrères du Parisien, ce serait le cas. À la question « commment cela s'était passé cette année pour le casting », les journalistes écrivent : « Il y a eu cette saison environ 300 candidatures de femmes contre 1 900 d’hommes. Sur cet ensemble, 69 chefs ont été sélectionnés sur dossier et ont pu faire goûter un plat à un meilleur ouvrier de France (MOF) et à un critique, duo qui établit un classement. Parmi eux, 16 femmes ». « Et les trois filles retenues étaient les seules classées dans les 16 meilleurs, les suivantes étaient loin derrière », ajoute Romuald Graveleau, le directeur des programme de Studio 89 qui produit Top Chef. Les dégustations se font-elles à l'aveugle ? Nous ne le savons pas.
Admettons. Mais dans ce cas, toujours une seule cheffe dans le jury, remplacée par qui, si jamais elle quittait l'aventure ? Anne-Sophie Pic ou Stéphanie Le Quellec ? Pas d'autres options ?
Et du côté des chefs invités, même réflexion. L'émission se veut de plus en plus élitiste et les femmes françaises étoilées sont moins nombreuses que les hommes. Mais elles existent ! Tout en étant fans des prestations de la cheffe Pic, les téléspectateurs aimeraient plus de parité et de nouvelles têtes. Alors, oui, cette saison, Top Chef invite ce soir mercredi 23 février Pía León, la cheffe péruvienne élue meilleure cheffe du monde en 2021 par le World's 50 Best, et plus tard la cheffe française étoilée établie à San Francisco, Dominique Crenn. Mais bon...
La carte réalisée par la réalisatrice Vérane Frédiani, et notre consoeur journaliste à Télérama Esterelle Payany, en mars 2018 a du s'étoffer depuis, pour tant les chiffres parlent d'eux-mêmes : les cheffes françaises étaient alors déjà 370 !
Y'a pas que le Guide Michelin dans la vie
Et oui ! La production semble ne voir que par le Guide rouge (Gwendal Poulennec, son directeur, est d'ailleurs encore invité cette année...) et de plus en plus s'enfermer dans un carcan deux et trois étoiles Michelin, essentiellement composé de testosterone. Si cette élite est une denrée rare, qui plus est sur le sol français, qu'à cela ne tienne ! Invitons des cheffes françaises brillant à l'étranger ? Oui ! Mais non en fait. Il y a des hommes faisant une cuisine plus spectaculaire, plus instagramable à inviter semble-t-il. Et si, simplement, Top chef remettait les pieds sur terre en revenant à ses fontamentaux (là, on est team Christina Aguilera : Back to Basics) : pousser les candidats et les candidates à se surpasser pour atteindre, pourquoi pas, le niveau une étoile. Et surtout piocher dans ce superbe vivier de cheffes, ayant décroché une étoile ou un macaron vert, pour concocter des épreuves créatives, et peut-être aussi plus accessibles pour le téléspectateurs.
Quid des autres guides ? Bref...
Trop de bla-bla...
Sur ce point, on est dans la team Princesse Erika (oui, nous sommes une rédaction extrêmement mélomane). Les candidats qui expliquent la recette à la caméra, puis aux chefs, puis qui la commentent en coupure plateaux : on n'en peut plus ! Pitié, laissez-nous nous coucher vers 23h30 au max du max, si événement exceptionnel. On a tous des vies le lendemain...
Sur ce, on reste fan du programme, bien évidemment. Mais comme à un.e ado de 13 ans, on lui dit qu'on l'aime mais on lui adresse de menus conseils adin de mieux réussir sa vie d'adulte.
Céline Berger & Fred Ricou
Mots-clés : Top Chef 13 - Femmes cheffes - Guide Michelin