Pousse-café - Roman

Alfred de Musset, en fondait pour le pâté chaud – ou celle qui le sert ?

Ecrit par Hilaire Marie le 03.05.2016

« À Madame Cne T. » est un poème classique, extrait de Poésies nouvelles, d’Alfred de Musset et publié en 1829. Ce poète a largement contribué au mouvement romantique, et lui a même conféré une dimension larmoyante. BREF. Sa poésie est dans tous les cas marquée par un aspect plus dramatique que contemplatif. Ses écrits montrent une sensibilité extrême, une interrogation sur la pureté et la débauche, une exaltation de l’amour et une expression sincère de la douleur. Une sincérité qui renvoie à sa vie tumultueuse quI illustre sa relation avec George Sand.

 

Alfred Musset div.4
Steve Soper, CC BY 2.0
 

Musset a un goût pour la musique et ses œuvres en prose sont d’ailleurs parsemées de chansons et d’airs divers. Musset s'est clairement plongé dans des formes poétiques issuses du Moyen Âge, associées à la musique pour composer ses poèmes. 

 

Il a en effet écrit plusieurs rondeaux, comme « À Madame G. » ou « À Madame Cne T. ». Un rondeau est un poème qui comprend obligatoirement des répétitions. Lié à l’origine à la chanson et à la musique, le rondeau est léger et souvent badin.

 

À Madame Cne T. est un poème humoristique. Le thème principal est le bonheur que ressent le poète en voyant une jeune femme lui servir un « pâté chaud ». Il est ici difficile de savoir si le poète est émerveillé par le « pâté » en question ou par celle qui le sert.

La Fantaisie du poète se retrouve dans ses références à Venus, déesse de l’amour, Hébé, déesse de la jeunesse ou encore Jupon plus connu sous le nom de Jupiter.

 

À la lecture de ce rondeau, à la différence du pâté, Alfred de Musset n’était pas dans son assiette. 


Dans son assiette arrondi mollement,
Un pâté chaud, d’un aspect délectable,
D’un peu trop loin m’attirait doucement.
J’allais à lui. Votre instinct charitable
Vous fit lever pour me l’offrir gaiement.
Jupin, qu’Hébé grisait au firmament,
Voyant ainsi Vénus servir à table,
Laissa son verre en choir d’étonnement
Dans son assiette.
Pouvais-je alors vous faire un compliment ?
La grâce échappe, elle est inexprimable ;
Les mots sont faits pour ce qu’on trouve aimable,
Les regards seuls pour ce qu’on voit charmant ;
Et je n’eus pas l’esprit en ce moment
Dans son assiette.
                                            Alfred de Musset, Poésies nouvelles 1829

 

 

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