Critiques - Pour apprendre

Petit guide d'une consommation raisonnée de la viande

Ecrit par Saliha Bala le 24.10.2018

De plus en plus de Français sont conscients des enjeux environnementaux et savent que leur régime alimentaire peut changer la donne. Beaucoup d'entre eux sont prêts à envisager de nouvelles façons de se nourrir, comme par exemple diminuer leur consommation de viande, parfois même significativement... Allez, on participe à l'effort, voici un petit guide en trois étapes pour mettre la pédale douce sur la barbaque... 

 

Photo by Malidate Van from Pexels
 
Contrairement à ce qu’affirme le ministre de l’agriculture fraîchement nommé, Didier Guillaume, manger végétarien une fois par semaine ne va aucunement à l’encontre des libertés individuelles. Au contraire, opter pour cette solution permet de les préserver (puisqu’on préserve la planète) en plus de préserver sa santé !
 
La revue de référence Nature, dans un article publié le 10 octobre 2018, explique que toute une synergie d’actions et d’initiatives serait à penser pour éviter de dépasser le seuil fatidique des 2°C d’ici à 2050, comme ambitionné lors de la COP 21. Comme il faut bien commercer quelque part, diminuer sa consommation de viande, première action simple et concrète, a le mérite de mettre en branle tout un cercle vertueux d’actions. Envisager le flexitarisme comme une façon de mieux se nourrir, en conscience, privilégiant ainsi la qualité à la quantité.
 
Les causes du réchauffement climatique sont à présent bien connues du grand public, mais ce dernier peine parfois à prendre de saines initiatives pour tenter d’inverser la vapeur, pensant qu’il est soit trop tard, soit que c’est inutile. Or, il n’en est rien. Voici comment on peut, à l’échelle individuelle, entraîner derrière soi d’autres personnes et à terme, engager ce fameux cercle vertueux qui pourra justement inverser la vapeur du changement climatique, du moins, en limiter les conséquences désastreuses.

En France, cette inversion est déjà en cours. Voici comment chacun peut agir concrètement et immédiatement, sans renoncement radical.
 
1. Retourner chez son artisan-boucher.
 
En effet, la France est déjà sur le chemin du « moins mais mieux ». Le pays, selon une étude du CREDOC, a diminué sa consommation de viande de 12% en 10 ans et dans certaines catégories socio-professionnelles, on atteint presque 19%. Ainsi, sans renoncer à la viande ni aux produits carnés, on se tournera vers des viandes de qualité avec des origines choisies, grâce aux conseils d'un professionnel : Privilégier le commerce de proximité, des viandes tracées, voire labelisées (Label Rouge, filières raisonnée ou biologique), produites au plus près de chez soi. C'est une démarche qui profitera à l'économie locale, à la santé et à l'environnement.

Petit bonus : Si vous proposez à votre boucher d’emballer vos courses dans vos prores contenants, afin d’éviter des déchets supplémentaires, là, c’est la combinaison ultra gagnante pour tracer son chemin vers le mieux manger et la réduction de notre impact sur la planète. Moins de déchets, plus de qualité dans l'assiette !
 
2. Choisir un jour sans viande à la maison
 
Par ailleurs, contribuer à réduire son empreinte carbone, consacrer un jour de la semaine, du week-end, pour faire des repas sans viande peut s’avérer ludique. De nombreux chefs médiatiques se sont emparés de cette problématique afin de redonner leurs lettres de noblesse à des aliments trop souvent boudés : les légumineuses, les légumes racine etc… C’est l’occasion aussi de (re)découvrir des assaisonnements, des épices !

Nos voisins Anglais l’ont bien compris et l’un de leurs plus talentueux chefs, Jamie Oliver, très actif pour le bien manger, sain mais gourmand, a mis en place via les réseaux sociaux ce qu’il appelle le hashtag MeatFreeMonday (le Lundi Sans Viande) et le MeatFreeFriday (le Vendredi Sans Viande).

Le principe est simple : pour cette journée (ou les 2), on opte pour des recettes goûteuses et raffinées mais sans viande, ou mieux encore, totalement végétales, comme par exemple ses fameux spaghetti bolognaise aux lentilles, réconfortantes à souhait et qui puise ses origines dans une cuisine familiale et populaire et surtout, équilibrée. Le secret pour obtenir l’équilibre nutritionnel est d’allier un féculent et une légumineuse. Ici, les spaghetti bolognaise, version végétarienne de Jamie Oliver, sur sa chaîne YouTube.
 
3. Privilégier d’autres sources de protéines animales. 

Selon le site québécois de l’agence Science-Presse, il faut 15000 litres d’eau pour produire 1 kilo de bœuf, dans le cas d’élevage intensif, de type « Plateau des Mille Vaches » ou les « Feed Lots » aux États-Unis. Ce chiffre, dit de « l’empreinte eau », prend en compte l’eau que l’animal aura bu durant sa vie, celle nécessaire à la culture de sa nourriture (blé/soja) et celle nécessaire lors de son abattage et de sa préparation. Les viandes blanches semblent moins gourmandes. 

1 kg de porc : 5988 litres
1 kg de poulet : 4325 litres
1 kg d’œufs : 3265 litres
 
Encore une fois, les besoins en eau baisseront d’autant plus que les consommateurs se tourneront vers des petits producteurs, locaux, si possible biologiques, qui auront à cœur d’élever leur bétail en liberté et leur offriront des conditions de vie et d’abattage dignes et sans souffrance.
 
Sources : Jamie’s Food TubeRevue NatureADEME, Bien manger en respectant l’environnementAgence Science Presse (Québec) Le Figaro, L’info durable, INRA, Le Huffington Post

 

Mots-clés : flexitarisme viande - consommation raisonnée - Label Rouge

 

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