Peut-être moins que le premier, mais reconfinement oblige, nous nous sommes tous remis à cuisiner. Nous ne pouvons plus aller au restaurant et l’on a souvent envie de reprendre notre alimentation en main. Pour s’aider, un nouveau petit livre, extrêmement pratique où l’on s'invite à Déjeuner chez Jojo.
Il y a de plus en plus de personnes qui décident de changer de métier. Ainsi, les exemples fleurissent d’anciens salariés qui sont passés de la communication à la fabrication de la bière, du marketing à la boulangerie, ou encore de la finance à l’élaboration du cognac. L’histoire de Johanna Kaufmann commence, quant à elle, dans la publicité.
Salariée dans une agence de pub, un plan social passe par là et c’est alors, l’heure des grands questionnements. Finalement qu’aime-t-elle réellement faire? L’écriture lui vient naturellement. Maintenant, écrire sur quoi ? Elle ne réfléchit pas bien longtemps pour se dire que ce qui animerait facilement son clavier, c’est bien la cuisine !
Alsacienne, complètement autodidacte, elle commence à écrire différents textes qu’elle va envoyer à plusieurs éditeurs parisiens. Nous sommes alors en 2004, Johanna est rapidement reçu par les éditeurs, mais comme le temps de l’édition est un temps assez long, elle décide de se lancer dans l’écriture d’un blog culinaire où elle pourrait à la fois parler d’elle, de ses préoccupations, mais également, et ce qui aujourd’hui l’anime encore, de cuisine ! Le blog s’appellera alors « Je suis pas une Courge ».
Ça, c’était il y a, à peu prés 15 ans et il y a 15 ans, les blogs culinaires étaient rare. Johanna Kaufmann fait partie de la première vague de blogueuses et blogueurs culinaire qui inondent aujourd’hui les réseaux sociaux.
Johanna va écrire quelques livres grand public (Cuisine & couleurs : 105 recettes délicieusement originales; Délicieuses recettes de pâtes; et celui qui aurait dû être son premier : Je suis pas une courge : 100 recettes bluffantes pour régaler sans se ruiner), mais également créer du contenu culinaire pour plusieurs marques, faire même un peu de télé sur feu Cuisine TV dont les gourmands cathodiques se souviennent. Elle aura même pendant quelque temps son propre restaurant en Alsace.
Suivant les opportunités, elle va aussi travailler pendant deux ans, par intermittence, comme cantinière sur les tournages de cinéma, une forme de cuisine nomade où l’on doit être efficace tout de suite, réactive, bonne cuisinière, et surtout savoir s’adapter au terrain qui peut changer un peu tous les jours… comme les décors du film sur lequel on se trouve ! Ainsi, elle fera à manger autre pour Édouard Baer, Cécile de France et Laure Calamy sur le tournage de Mademoiselle de Jonquière, elle en garde des souvenirs impérissables.
15 ans de haut et de bas et Johanna Kaufmann revient depuis quelques jours avec son nouveau livre « Déjeuner chez Jojo » aux éditions Médiapop, un éditeur mulhousien. Par rapport à ses autres livres, elle a quasiment tout fait elle-même : des recettes aux photos en passant par la maquette, elle voulait avant tout se faire plaisir.
Dans ce « Déjeuner chez Jojo », l’autrice cuisinière propose ainsi des pistes pour, à la fin, trouver son bonheur culinaire personnel, un peu comme un livre de développement personnel, mais où l’on prendrait quelques kilos à la fin. La recette est là, elle est écrite noir sur blanc, mais elle n’est surtout jamais figée. Par exemple, dans les petits Gâteaux de légumes au chorizo et aux raisins secs, Johanna n’hésite pas à écrire dessous, de remplacer les raisins secs par des éclats de noisettes ou des graines de tournesol si l’on préfère… et toutes les recettes sont comme ceci à l’avenant :
« L’idée c’est avant tout de se faire plaisir en cuisinant » explique-t-elle à 7deTable.com « on n’a pas tous les mêmes gouts. De mon point de vue, c’est intuitif, et je pense que les autres peuvent aussi avoir de bonnes intuitions par rapport à mon point de départ. »
Que l’on cuisine ou moins, ce livre est véritablement une base de plaisir. Tout est ouvert, tout est possible et permet d’élargir ses horizons personnels.
On a beaucoup entendu parler pendant le premier confinement de « cuisine du placard » et c’est exactement cela ! Johanna a voulu proposer à ses lecteurs une cuisine très peu chère, assez végétale - il y a finalement assez peu de recettes avec de la viande ou du poisson - et surtout avec des produits que l’on a déjà souvent chez soi…
Johanna Kauffmann raconte comme elle a travaillé ce livre : « Je l’ai fait avec ce que je mange ! Je suis une fille des immeubles et des supermarchés. Je baigne là-dedans et je n’en éprouve ni honte ni fierté, c’est comme c’est et je ne suis pas la seule. C’est une cuisine qui trouve son équilibre, qui mélange, la boite de conserve avec le produit extrafrais. Il y a des recettes extrarapides, comme des recettes qui prennent leur temps… Si l’on n’a pas le temps de faire la pâte, on se contente de la garniture et l’on va acheter une pâte toute prête ! Je peux comprendre que l’on ait l’envie, ou les moyens, de manger un peu plus de viande, donc j’indique que l’on ajouter un émincé de poulet ou autre… »
Ce qui est très étonnant dans ce chouette petit livre, c’est évidemment le côté cuisine quasiment d’instinct. Il n’y a pas de liste d’ingrédient, ils sont directement inclus dans la recette et ils sont donc adaptables. Avec un bon sens personnel, on peut alors faire plusieurs tablées de 2, 4, 6 ou 25 (chut ! C’est interdit en ce moment !) personnes. C’est un livre qui fait appel à l’intelligence pratique de ses lecteurs. Par ailleurs, Johana Kaufmann conseille toujours d’en faire de grosse quantité et de les congeler quand cela est possible…
Nous rappelons que l’on peut commander le livre en circuit court, chez son libraire de quartier qui fait certainement du click & collect ou même directement chez l’éditeur, Médiapop.
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Mots-clés : Johanna Kaufmann - Livre recettes - cuisine décomplexée