À partir du 1er juillet, les restaurateurs vont devoir afficher un nouveau sticker sur leur porte. Un smiley sur le niveau d’hygiène de l’établissement, c’est ce qu’a décidé le ministère de l’Agriculture. Le smiley sera bleu et plus ou moins souriant selon la qualité de l’hygiène, on recense 4 niveaux d’appréciation de l’hygiène. Ce décret divise chez les restaurateurs, certains y voient le moyen d’aller vers la transparence et de continuer dans cette voie en rajoutant des smileys ; tandis que d’autres portent le discrédit sur cette mesure en s’inquiétant de l’utilisation qu’il en sera fait.
Le ministère de l’Agriculture a décidé que le 1er juillet, les restaurants connaîtront une transparence en ce qui concerne leur hygiène, en appliquant sur leur porte un smiley bleu. Le décret qui entre dans le cadre de la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt dévoile les résultats des contrôles effectués sur les sites du ministère de l’Agriculture et celui de la Consommation. Concernant les niveaux des différents smileys, on en relève quatre : très satisfaisant, satisfaisant, à améliorer et à corriger de manière urgente.
C’est la chaîne alimentaire tout entière qui sera transparente en matière d’hygiène, les restaurants ne sont pas les seuls visés par ce décret, les cantines, les industries et les abattoirs seront aussi mis en transparence. Les contrôles seront effectués toute l’année par environ 4 800 agents dépendants du ministère de l’Agriculture. Pour le moment, une phase d’expérimentation a eu lieu à Paris et Avignon depuis le 1er juillet 2015. Le résultat de la première phase n’est pas forcément concluant pour la capitale, car 34 % ont obtenu un niveau « bon », 54 % un niveau « acceptable » et 8 % doivent s’améliorer.
Du côté des restaurateurs, on retrouve une division de l’opinion, certains étant en faveur du décret et d’autres fortement en désaccord. Parmi les restaurateurs contre le décret du gouvernement, on trouve Hubert Jan, président de la branche Restauration de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH). Pour lui, le problème est qu’il y a 4 niveaux différents d’hygiène, qui ne vont pas améliorer la fréquentation des restaurants déjà durement touchés après les attentats. De plus, le client aura des inquiétudes lorsque l’établissement n’aura pas un smiley « très satisfaisant ».
Toutefois, des restaurateurs sont favorables à ce décret, comme le restaurateur parisien Xavier Denamur qui lors d’une interview accordée à ITélé montre même que la législation ne va pas encore assez loin. Selon lui, la transparence de l’hygiène est une bonne chose, mais il est plus difficile de cuisiner à partir de produits frais que de produits industriels donc l’hygiène n’est pas un critère suffisant. Il propose la transparence sur les produits : « Il faut savoir si c’est du surgelé, des conserves, des produits déshydratés ou des produits qui sortent entièrement d’usine ».
Mais face à cette initiative, le sarcasme lui viendrait plus facilement à l'esprit : « À quand des Smiley pour indiquer l’état de propreté des champs ? Un Smiley vert avec un large sourire serait apposé à l’entrée d’un champ de blé sans coquelicot, mauvaise herbe, chenille ou ver de terre ? Bienvenue dans le monde merveilleux de Monsanto, Sodexo, Mac Do and Co. »
Les restaurants n’ont pas intérêt à rater leurs contrôles, car comme l’a souligné le ministère de l’Agriculture, les contrôles ont lieu tous les 3 ans à Paris, mais que tous les 10 ans en province.
Via : Le Figaro & BFM Business
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