Mercredi 22 juin, les députés ont voté en faveur de l’interdiction progressive de l’utilisation des pesticides néonicotinoïdes entre 2018 et 2020. Ce vote est une avancée considérable dans la lutte contre les pesticides qui déciment les colonies d’abeilles pollinisatrices de nos cultures. Néanmoins, certaines personnes jugent que 2020 est trop tard, tandis que d’autres trouvent cela trop proche pour bien s’adapter.
U.S. Department of Agriculture by 2.0
C’est dans la nuit du mercredi 22 au jeudi 23 juin que les députés de l’Assemblée nationale ont voté pour l’interdiction des pesticides néonicotinoïdes dans le cadre de la loi biodiversité. L’amendement a été approuvé après 2 heures de débat par 36 députés contre 31 en désaccord. Le texte prévoit l’interdiction de la molécule du pesticide d’ici le 1er septembre 2018 sur toutes les cultures françaises. Toutefois, il y aura une dérogation qui fut ajoutée à la dernière minute par Geneviève Gaillard, députée PS des Deux-Sèvres, qui prévoit un prolongement jusqu’au 1er juillet 2020. La dérogation sera possible seulement dans le cas où l’agriculteur n’a pas d’alternative ou subirait une perte considérable sur ses revenus.
Les pressions de la FNSEA et des lobbys agrochimiques ont donc porté leurs fruits, car comme l’évoque Delphine Batho (PS) « Cet amendement introduit une dérogation de portée générale, qui n’est pas limitée aux seuls cas de dangers graves pour les cultures et d’absence d’alternative. Cela repousse en pratique l’interdiction à 2020, ce qui n’est pas acceptable ».
Parmi les députés, certains sont satisfaits, c’est le cas de Jean-Yves Caullet du Parti Socialiste qui répond « Le 1er septembre 2018 sera le début d’une mécanique irréversible d’élimination des néonicotinoïdes dans nos cultures ». D’autres estiment qu’aller jusqu’en 2020 est vraiment trop tardif, comme l’affirme Frédéric Barbier également socialiste : « Il faut une application rapide. Reporter à 2020, c’est maintenir l’exposition des abeilles à ces produits jusqu’en 2023 au regard de leur rémanence ». Pour la droite et Christian Jacob, 2020 sera difficile à respecter.
Le parcours de l’amendement n’est pas encore fini, le Sénat va réexaminer le texte le 18 juillet. Seulement le droit parlementaire permet en cas de désaccord entre Sénat et Assemblée que ce soit l’Assemblée qui est le dernier mot. La version de l’amendement ayant été accepté par les députés, le dispositif devrait rester tel quel.
La fin de l’utilisation de ce type de pesticides en France va faire un bien considérable aux abeilles, papillons et boudons qui pollinisent les plantes. Chaque année, c’est plus de 300 000 colonies qui sont réduites à néant par ces pesticides neurotoxiques.
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