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“Je mange donc je suis”, l'expo qui interroge notre alimentation

Ecrit par Fred Ricou le 16.10.2019

L’exposition « Je mange donc je suis » vient d’ouvrir ses portes au Muséum de l'Homme, au moment de la Journée mondiale de l’alimentation. Une exposition qui expose, sans manichéisme, comme était, est et sera la façon dont on mange. G.a. 

 

Nous l’avions annoncé il y a quelques semaines et c’est donc le jour J, d’aujourd’hui 16 octobre et jusqu’au 1er juin 2020, qu’une chouette déambulation au Muséum de l'Homme est possible. 

L’acte de se nourrir est naturel, évidemment, mais il est également culturel. De même que la formation du goût, les manières de la table, la gastrodiplomatie, les modèles agricoles, les patrimoines culinaires, la consommation de viande, etc… 

Sur le grand chemin de l’alimentation mondiale, le visiteur va passer par l’histoire de l’alimentation, la géographie, son monde actuel, son hypothétique futur ou encore ses représentions au travers de grandes questions de civilisation, sans forcément y apporter de réponse, mais également avec l’oeil de l’art moderne. 

Une salle tournée sur le monde, propose aux visiteurs de regarder le monde manger ou plutôt la façon de manger, avec des baguettes pour les Japonais, au bureau devant un ordinateur aux Etats-Unis, ou même en version street-food en Indonésie où il est coutume de manger dans la rue… 

Deux crânes sont présents lors de cette surprenantes exposition, celui d’Antonin Carême « Roi des cuisiniers, cuisinier des Rois » décédé en 1833, à qui il manque bizarrement la mâchoire du bas, mais également celui Jocko-Besne, mort en 2012, qui n’était ni un chef, ni un gastronome d’aucune sorte mais un taureau à la semence parfaite, père de plus de 300 000 vaches laitières et qui est ici exposé comme modèle de la surexploitation animalière. 
 

Christophe Lavelle, le commissaire scientifique de l’exposition, nous explique les choix qui ont été fait : « En abordant un maximum de sujets, on essaye de montrer que l’on est plus là pour que le visiteur tire des ficelles… Il va y avoir une certaine frustration parce que l’on apporte peu de réponses. Ce n’est pas plus mal, parce que les réponses ne peuvent être apportées en 200 signes… » 

Quatre dîners sont prévus tout au long de l’année jusqu’en juin pour essayer d’aborder certaines réponses : Manger à la Préhistoire / manger aujourd’hui : quelle évolution dans notre assiette ? est prévu en décembre prochain, avec à la cuisine le chef Emmanuel Perrodin. La soirée est au tarif de 65 euros, il est important de réserver. Seuls 150 convives pourront y participer… 

Beaucoup d’idées ont été proposée pour créer cette exposition, beaucoup ont été gommées pour épurer au maximum et faire de celle-ci la plus abordable possible. L’équipe qui a monté l’exposition a pu ainsi se rattraper sur le « catalogue » de celle-ci, un beau livre qui est son « bonus track », construit comme un abécédaire, et a permis ainsi de « soigner un peu notre frustration » de ce qui n’a pas pu être montré dans les murs du Muséum. 

« Je mange donc je suis » est une exposition à ne surtout pas rater pour tous ceux qui s’intéressent à l’alimentation. Facile d’accès, les adultes et les enfants à partir de 11-12 ans y trouveront leur bonheur. Plusieurs ateliers pour les plus jeunes sont également prévu. 

Site de l'exposition

 

Mots-clés : exposition alimentation - Christophe Lavelle - conférences

 

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