Plat du jour - Société

Scandale : Mis à l'amende à Toulon pour fermeture abusive de son restaurant le 14 juillet 2016, Patrick Brun descend dans l'arène

Ecrit par Mathieu Oudot le 16.08.2016

Exclusif : Le 14 juillet 2016 à Toulon, Patrick Brun et son épouse, tous deux gérants d’une brasserie traditionnelle, décident de donner un repos bien mérité à leurs employés. Ils ferment donc 9 heures le temps d’une journée fériée. Quelques semaines plus tard, ils reçoivent une amende du GIE (Groupement d’Intérêt économique) Grand Var pour non-respect de l’amplitude horaire obligatoire : 186 624 € à régler en août... Retour sur un mois de galère dans une galerie commerçante où les humains sont remplacés par des bêtes sauvages, façon fable de La Fontaine, cuisson saignante.

 

 

Pour comprendre l’ambiance bon enfant qui règne entre la SARL Le Phénix (la brasserie) et le GIE qui gère la galerie marchande, il faut revenir quelques années en arrière. En 2012, le Phénix demande à juste titre les statuts du GIE Grand Var par plusieurs courriers sans réponse. Finalement après plusieurs relances, ils reçoivent pour seule réponse par recommandé un courrier de la société Klépierre, le bailleur, qui met fin à leur bail arrivé à expiration. Le Phénix décide alors de ne plus adhérer au GIE en 2013 et refile le dossier au cabinet Barbier Associés (avocats en droit des baux commerciaux) pour pouvoir continuer à faire son métier initial qui est à la base, rappelons-le, la restauration. 

 

Depuis près de 4 ans, Barbier Associés se bat contre Klépierre qui tente de virer ses locataires sans indemnité. Patrick Brun nous confie : « Il est tellement plus intéressant pour le groupe Klépierre de mettre ses commerçants à genoux et de ne rien leur devoir. La récupération d’un local commercial pour cause de faillite ne donne lieu à aucune indemnité. » Il nous a procuré en exclusivité cette lettre qu’il a reçue fin juillet a l’apparence d’un mot du professeur principal dans le cahier de textes d’un collégien. Et pourtant elle est suivie d’une amende de 186 624 € quelques jours plus tard, ayant pour principal but d’envoyer certains commerçants à la faillite.

 

 
 
Que vous êtes joli ! Que vous me semblez beau ! Sans mentir, si votre ramage se rapporte à votre plumage, vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois. La Fontaine - Le Corbeau et le Renard

 

Le renard sans état d’âme ne s’en prend pas seulement au Phénix, mais lorgne sur plusieurs emplacements et morceaux de choix. D’autres commerçants voisins ont reçu des amendes pour avoir fermé leurs portes le 14 juillet dernier. Les Cuirs Saint-Germain ont reçu une amende de 38 880 €, le petit stand du loto a écopé de 15 000 €. Ce dernier est en procédure d’éviction depuis plus de 10 ans contre le renard, pardon, Klépierre. Par un curieux hasard, ces commerçants qui sont en procédure contre le bailleur auraient causé une baisse du chiffre d’affaires de la galerie marchande et des autres commerçants, en fermant le jour férié du 14 Juillet. Si vous lisez cet article et que vous avez été obligés d’aller à la plage le mois dernier au lieu de faire vos courses à Carrefour Grand Var à cause de Patrick Brun, je vous invite à rejoindre le renard dans sa folie destructrice. « Cette amende [...] ne sanctionne pas seulement le fait que nous ayons fermé boutique ce jour du 14 Juillet, mais elle nous sanctionne d’être encore présents dans ce centre qui tarde a nous dédommager de notre éviction ! »

 

A ton bûcher, Phénix, j'ajouterai ma bûche C'est pour nous que tu meurs et renais de ta mort Jean Cocteau

 

Patrick Brun n’a pas peur des coups de banderilles et continue malgré tout son combat contre le matador sans pitié. Il nous a procuré en exclusivité le document qui prouve qu’il est dans son droit. Monsieur Bodhuin (l’ancien directeur du GIE) ajoute une précision qui devient aujourd’hui la botte secrète du restaurateur : « Dans le règlement intérieur, aucun article ne mentionne l’obligation d’ouverture pour les ouvertures exceptionnelles. ll conviendrait donc de modifier le règlement intérieur. Monsieur Bodhuin informe les membres présents que lors de la prochaine Assemblée générale du GIE, une proposition concernant la modification du règlement intérieur sera proposée »... Mais a ce jour rien n’a jamais été voté ! Il peut donc ouvrir et fermer quand bon lui semble.



 
 

Patrick Brun a donc récidivé et décidé de fermer son établissement le jour du 15 août. Il attend à nouveau les foudres du GIE et la sanction supplémentaire qu’il rajoutera à sa nouvelle collection d’amendes impayées. Nous vous tiendrons informés des suites de ce scandale qui, même si nous le traitons avec le sourire, montre à nouveau le déséquilibre dangereux qu’il y a entre les grandes distributions et les indépendants. Pour rappel, la première amende représente 50 % du chiffre d’affaires annuel de cette brasserie. Si une deuxième venait à être versée à son dossier, nous vous laissons faire le calcul...

 

7deTable soutient ce commerçant et vous invite à signer sa pétition.



Je me suis toujours battu contre ce système qui nous impose cette suppression de liberté. Patrick Brun

 

 

Mots-clés : gie grand var - patrick brun restaurateur - carrefour 14 juillet

 

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