Plat du jour - Société

Plats préparés à base de viande.. 60 millions de consommateurs nous éclaire

Ecrit par Le Comte De Monte-Cuisto le 16.03.2017

Mis à part quelques ayatollahs du manger bio, local et fait maison, on a tous à un moment ou à un autre mis la main sur un produit préparé. Lorsque le temps presse, qu’on est en plein déménagement, la veille du gros départ en vacances quand le frigo doit rester vide et la cuisine propre ou lors de grosses sessions de rénovations, lorsque la faim pointe, on court au supermarché le plus proche on prend une boite, en sachant pertinemment que ce repas ne laissera pas un souvenir impérissable dans nos mémoires, simplement, il remplira sa fonction… Nourrir. Et, dans ce cas-là, la plupart du temps, c’est vers des produits préparés à base de viande qu’on se tourne. Dans l’empressement, une question tarabuste… Sont ils tous aussi mauvais ?

 
Ravioli
CC BY 2.0, Jason Vasquez

On ne parle pas de goût bien sûr puisque : à chacun, ses goûts. Mais étant donné que notre dévolu s’est jeté sur des Lasagnes, dois-je lire les 8 ou 10 étiquettes des produits qu’on me propose ? Sont-ils tous aussi mauvais les uns que les autres ?… 60 millions de consommateurs a décrypté les étiquettes et analyser les produits.

L’étude présente dans le numéro 524 de mars 2017, traite de quelques catégories de produits, les lasagnes, les hachis Parmentier, les éternels raviolis (en boite ou non), les burgers et les sauces bolognaises. L’étiquette a été analysée bien sûr, mais aussi le produit, le respect de la viande annoncée a été confronté à l’analyse d’ADN . Et, de ce côté là, on est plutôt rassuré, depuis les scandales de viande de cheval dans les produits préparés, les industriels semblent avoir retenu la leçon, sur 60 produits testés seuls 2 présentent des divergences avec ce qui est écrit, le Parmentier William-Saurin contient du buffle en plus du bœuf prévu et les raviolis Leader Price dans lesquels des traces de porc apparaissent.
 
Chef BOYARDEE MINI Ravioli - after
CC BY 2.0, inazakira

Une fois le type de viande clarifié, le magazine à également pris soin de vérifier la qualité de la viande proposée en établissant notamment le taux Collagène/Protéine (C/P), qui pour faire simple reflète la quantité de muscle par rapport au reste (gras, tendons, nerfs, membranes...), ainsi que la présence d’autres éléments, cartilages, os, peau… À ce petit jeu, dans notre choix d’un petit truc à manger, on oubliera les hachis Parmentier… Tous ! Ils affichent globalement une piètre qualité de viande, avec pour les références Leader Price et Intermarché, un petit plus, des os et des cartilages. De même carton rouge pour la référence Auchan qui laisse apparaitre un rapport C/P de 35.5% quand la moyenne s’établis à 15.2%.

Pour ce qui est de la quantité de viande présente dans ses produits préparés, il convient d’ouvrir l’œil et de regarder l’étiquette. En effet, dans chaque catégorie de produits des écarts allant du simple au triple sont constatés, et lorsqu’on sait que pour ces produits la viande est à la matière première la plus chère, il est facile de se faire mettre en boite. Sur les lasagnes par exemple, dans cette catégorie de produits, on trouve en effet la marque repère –Côté table- avec ses 32% de viande pour un hachis Parmentier à 2.60 €/kg, contre 13% de viande à 5.70€/kg pour Leader Price, qui on le rappelle est une marque dite Low Cost.. Pour faire court, 3 fois moins de viande, 2 fois plus cher… Bel exploit !

Il a ensuite été question d’évaluer la qualité nutritionnelle de ces différentes catégories de produits, ainsi que la quantité d’additifs et arômes utilisés. Là, il faut l’avouer, dans la grande majorité ça pèche un peu. Globalement, ces plats préparés sont plutôt gras, pauvres en protéine et trop salés. Se rattrapent un peu les Lasagnes Thiriet, les raviolis du rayon frais qui ne contiennent pas de sauce (Lustucru, Marque repère Turini et Leader Price), l’ensemble des sauces bolognaises testés. En ce qui concerne ce critère d’apports nutritifs, on oublie donc les hachis Parmentier et les burgers, les uns pour leur trop faible taux de protéines, les autres parce que trop gras et trop sucré, les deux catégories contiennent d’une manière générale trop de sel.
 
Marks & Spencer beef lasagne
CC BY 2.0, Hazel Nicholson

Le dernier point que met en évidence ce dossier est l’incroyable saut de prix que l’on peut trouver entre deux produits d’une même catégorie. Et cerise sur le hachis, que cet écartèlement tarifaire n’a apriori absolument rien à voir avec les qualités du produit. Y mettre le prix, n’est donc pas forcément la solution pour avoir un produit de qualité correcte. En effet :
 
  • - Pour les lasagnes, les prix varient de 2.70€/kg à 11.80€/kg soit un facteur 4 entre les uns et les autres… En remplissant le caddy familial de ce genre de produit, il peut passer de 200€ à 800€, on nage en plein délire ! Sachant que selon les critères précédemment énoncés, les deux meilleurs produits sont à 4.30 et 3.50€/kg, respectivement les lasagnes Thiriet et Picard et que les deux plus chers ne sont qu’à la 8 et 9e place (sur 15) de ce classement.
 
  • - Pour ce qui est des hachis Parmentier, même constat, les écarts sont effrayants de 2.60€/kg à 11.30€/kg. Les 3 meilleurs (d’après les critères établis par le magazine) étant inférieurs à 5€/kg, et le 15e de ce classement étant le hachis de William Saurin facturé tout de même 10.10€/kg. C’est à n’y rien comprendre… Ah, si, on se moque de nous peut-être.
 
  • - Le cas des raviolis étant tout à fait merveilleux, puisque le produit respectant le mieux les critères établis étant le produit Leader vendu 1.19€/kg et celui qui arrive en dernier étant les raviolis bio vendus par monoprix à, on s’accroche au siège, 8.23€/kg… Soit presque 7 fois plus cher… Olé !!! - Là aussi pour les Burgers, c’est le grand écart.. de 4.73€/kg (avant-dernier du classement) à 22.17€/kg (3e du classement) … Là aussi le prix n’est pas forcément un gage de qualité puisque le burger Daunat dernier du classement chiffre quand même 18.19€kg
 
  • - Même histoire pour les sauces, qui sont mis à part la Marque repère Turini, tout assez bien notés par les critères énoncés, et avec des taux de viandes proches les unes des autres, les écarts de prix sont là aussi, étonnant (parce qu’on est gentil), on pourrait même les qualifier d’in-saucés. Allant de 1.6€/kg à 8.8€/kg. Dans cette catégorie par contre, on évitera les prix les plus bas (Leader Price et Intermarché) qui respectent une certaine logique, prix bas, qualité basse.

Le plus : fini pour le moment les tromperies sur les produits, le bœuf est bien du bœuf.
Le moins : Écart de prix incohérents avec la qualité globale des produits, apport nutritionnel globalement toujours décevant et taux de sel trop important.

D’une manière générale, on réservera ces produits aux cas extrêmes, en cas de vie ou de mort quoi !

Mention erratum : 
 

       L'enseigne Lidl a été malencontreusement citée à la place des produits Leader Price lorsque l'article de 60 Millions de consommateurs mentionne la présence d'ADN de porc dans des produits raviolis. 

        De même, les produits de cette enseigne n'apparaissent pas dans le panel de sauce étudié par 60 Millions de consommateurs et il est erroné pour les produits Lidl de faire un lien entre prix bas et qualité basse. 

        Nous nous excusons auprès de l'enseigne Lidl pour ces 2 informations erronées sans lien avec leurs produits".

 

Mots-clés : plats préparé - 60 millions de consommateur - viande gras sel

 

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https://7detable.com/article/societe/plats-prepares-a-base-de-viande-60-millions-de-consommateurs-nous-eclaire/1517