Plat du jour - Société

Les candidats à la présidentielle pressurisés par les associations sur les questions d'agriculture

Ecrit par Petit Louis le 22.03.2017

Alors que les débats et empoignades officielles autour de la campagne présidentielle viennent à peine de commencer, les questions d'agricultures restent malgré tout au second plan derrière les problèmes de société qui préoccupent, semble-t-il, davantage les Français. Sous l'impulsion de l'association AGIR pour l'environnement un sondage a été réalisé pour mieux connaitre la position des Français sur des engagements et problématiques fortes. En parallèle, une série de 10 mesures a été envoyée aux candidats à la présidence afin de connaitre ou ils se situent. La réponse citoyenne est claire et tranchée, celle des candidats le sera-t-elle autant ?

 
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Sondage exclusif IFOP sur la transition agricole et alimentaire : Sept organisations interpellent les candidats à l’élection présidentielle

A l'occasion d'une conférence de presse, Agir pour l'Environnement en partenariat avec la Fédération nationale de l'Agriculture Biologique, Terre de Liens, Mouvement inter-régional des AMAP, l'Union National de l'Apiculture Française, CIWF et Filière Paysanne a rendu public 10 mesures adressées aux candidats à l'élection présidentielle afin d'engager une transition agricole et alimentaire, nécessaire et urgente.

Selon un sondage IFOP* effectué pour le compte d'Agir pour l'Environnement, 90% des personnes interrogées estiment « la transition agricole et alimentaire (c'est-à-dire la mise en place d'une agriculture plus respectueuse de l'environnement produisant des aliments locaux, plus sains et sûrs) », comme prioritaire.

D'après ce même sondage, 82% des sondés souhaitent une réorientation massive des aides agricoles afin d'atteindre 20% de la surface agricole cultivée en bio d'ici à 2022.

68% se déclarent favorables à l'adoption d'un moratoire sur l'artificialisation des terres agricoles dès 2018 !

86% des personnes interrogées se déclarent favorables à une interdiction progressive de l'emploi des pesticides dans l'agriculture française d'ici 2025. 

Enfin, 67% du panel interrogé par l'IFOP est opposé aux projets de fermes-usines.

Pour les associations engagées dans la campagne « Moi Président-e #TransitionAgricole », ces résultats confirment un large soutien des citoyens pour engager sans tarder une transition agricole et alimentaire. La multiplicité des initiatives locales et le succès des conversions en bio des fermes révèlent une véritable dynamique locale. A cet égard, l'élection présidentielle pourrait constituer pour le monde politique, une session de rattrapage, leur permettant de mieux prendre en compte les attentes des citoyens.

Afin d'engager cette transition agricole et alimentaire, les sept organisations proposent, sitôt l'élection présidentielle passée, l'organisation d'états généraux de la transition agricole et alimentaire.

Dans le cadre de cette campagne, nos 7 organisations vont interpeller les candidats et publieront leurs réponses sur le site www.23avril2017.vote, et ce, quinze jours avant le 1er tour de l'élection présidentielle.

Voici les 10 mesures adressées aux candidats à l'élection présidentielle afin d'engager une transition agricole et alimentaire par l'association AGIR pour l'environnement :

Bio et local : Objectif de 20 % des surfaces agricoles en bio en 2022 et de 50% d'alimentation bio et locale dans la restauration collective publique en 2022.
Objectif zéro phyto en 2025 : Interdiction immédiate des pesticides les plus dangereux (glyphosote, etc) augmen­tation des recherches sur les alternatives techniques, autorisation des PNPP (préparations naturelles peu préoccupantes).
Préservation des terres agricoles : Moratoire dès 2018 sur l'artificialisation et l'accaparement des terres agricoles et obtenir l'adoption d'une « directive sols » à l'échelle européenne.
PAC verte en 2020 : Engagement à mettre en place une nouvelle Politique Agricole Commune véritablement écologique, avec un rééquilibrage des budgets des deux piliers et une rémunération des services environnementaux et sociaux.
Objectif zéro ferme-usine en 2022 : Plan de restructuration et de désintensi­nfication de l'élevage pour aider les éleveurs à évoluer vers des productions ou pâturage (bovins, ovins, caprins) et en plein-air avec lien ou sol (porcs, volailles).
Agriculture citoyenne : Dès 2017, organisation d'États  généraux de l'agriculture et de l'alimentation. Ré forme profonde de la gouvernance des instances de concertation et de décision agricole (CSO, CDOA SAFER, etc) par l'instauration d'un pluralisme syndical et ga­rantir l'ouverture effective aux acteurs de l'agriculture citoyenne et représentants de Ia société civile. Création de Conseils citoyen de l'agriculture et de l'alimentation dans les territoires.
Semences paysannes : Interdire toute forme d'appropriation du vivant (plantes et animaux) et reconnaître les droits d'usage collectifs sur les semences.
Agriculture et climat : Diviser par 2 les émissions de gaz à effet de serre d'origine agricole en 2050. Cela passe notamment par une modification du régime alimentaire moins carné et plus riche en végétaux et légumes secs notamment.
Interdiction totale des OGM : Réaffirmation de l'interdiction stricte de la culture des OGM agricoles (y compris les «OGM cachés» issus de mutagénèse dirigée), inscription des nouveaux OGM (NBT-New Breeding techniques) dans Ia réglementation européenne sur les OGM. Engagement à interdire les importations d'aliments contenants des OGM. En particulier pour l'alimentation animale.
Information et protection des citoyens : Instauration d'un périmètre de protection vis-à-vis des pulvérisations de pesticides (100 m autour des lieux accueillant un public sensible) Instauration d'un étiquetage obligatoire du mode d'élevage,

Associations soutenant AGIR pour l'environnement :

 

Mots-clés : AGIR pour l'environnement - élections presidentielles - Agriculture bio citoyenne durable

 

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