La consommation d’alcool en France connait une baisse depuis plusieurs années, notamment celle du vin. Avec la crise sanitaire qui a frappé le monde entier la filière viticole française a été encore plus durement touchée, par la fermeture des bars et restaurants, mais également par la baisse radicale des exportations. Face à cette crise économique majeur le gouvernement a annoncé un nouveau programme de soutien.
L’épidémie de Covid-19 aurait laissé en cave 100 millions de bouteilles, soit l'équivalent de 1,7 milliard d’euros de pertes, a estimé récemment le comité interprofessionnel du vin de Champagne. De son côté, l’association Vin et Société annonçait le 15 mai dernier que lors de la période de confinement les ventes de bouteilles se sont effondrées, « de l’ordre de 40 % à 50 % au minimum ». Les Français qui buvaient encore un peu de vin ont en fait vidé leur cave ! Quant à la fermetures des bars et restaurants, cela représente au moins 40 % des volumes de ventes pour nombre de domaines viticoles.
Bien sûr les exportations ont été quasiment nulles durant ces 2 mois et elles ne redémarrent pas vraiment, car si en Europe la pandémie est moins sévère, les marchés exports des vignobles hexagonaux que sont la Grande Bretagne et surtout les Etats Unis sont à l’arrêt. Le Canada, les Pays nordiques et le Japon repartent, alors que la Chine reste frileuse.
C’est pourquoi Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, et Olivier Dussopt, secrétaire d’Etat auprès de Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics, s sont réuni, comme ils s’y étaient engagés le 11 mai dernier, avec des acteurs de la filière viticole française pour compléter le premier plan de soutien.
À l’issue de cette réunion, de nouvelles mesures de soutien exceptionnelles et spécifiques au secteur pour assurer la stabilité du marché et la poursuite de leur activité ont été annoncées, pour 30 millions d’euros venant s’ajouter aux 140 millions annoncés le 11 mai.
• Ouverture d’une mesure d’aide au stockage privé à hauteur de 15 millions d’euros pour 2Mhℓ complémentaire à la distillation de crise ;
• Une augmentation de l’enveloppe de distillation de crise de 5 millions d’euros pour des prix d’achat fixé à 78€/hℓ pour les vins AOP/IGP et à 58€/hℓ pour les VSIG ;
• Une aide aux distilleries à hauteur de 40€/hℓap (ndlr : alcool pur) pour une enveloppe de 10 millions d’euros.
Le gouvernement a également confirmé que les entreprises de la filière viticole particulièrement affectées par la crise économique et sanitaire seront éligibles aux dispositifs d’exonération de cotisations sociales patronales qui seront adoptés dans la prochaine loi de finance rectificative.
Avec la réouverture aujourd’hui, sous certaines conditions, des bars et restaurants, les ventes de vins devraient de nouveau reprendre en France, mais certainement très lentement. D’autant plus que durant l’été les habitudes de consommation évolue. La bière gagne des points face au vin, qui lui voit son marché s’orienter plus sur les ventes de rosé.
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