Plat du jour - Société

Interdiction de l'E171, présent presque partout...

Ecrit par Élodie Carreira le 17.04.2019

Très utilisé dans les produits alimentaires de la grande distribution, l'additif E171 est très conversé depuis quelques années. Avec un récent rapport rendu par l'ANSES, il est plus incriminé que jamais et serait bientôt définitivement interdit, à la grande satisfaction des nombreuses associations engagées en faveur de sa disparition dans les rayons. 

 

Après la polémique autour du sel nitrité présent dans les jambons de la grande distribution, l'additif E171 est le nouvel objet de controverse. Dès 2017, l'additif s'attirait les foudres de plusieurs associations et ONG, dont Agir pour l'environnement, qui dénonçaient l'utilisation de la substance chimique dans divers produits de consommation du quotidien, tels que les médicaments, la peinture, les produits cosmétiques et alimentaires.

L'E171 aussi appelé dioxyde de titane, et réfugié derrière des numéros barbares en cosmétique, est un minéral qui, après traitement, prend la forme dissoute d'une poudre blanche, composée à 45% de nanoparticules et à 55% de microparticules. Au même titre que d'autres additifs, le dioxyde de titane est utilisé pour blanchir les produits, les faire briller et les protéger voire les conserver, afin de rendre visuellement plus attractif le produit destiné à la vente. 

Fin mars de cette année, les conclusions devaient être déposées par Bruno Lemaire, qui deux mois plus tôt s'était positionné aux antipodes d'une prise de décision aboutissant à l'interdiction de l'additif, prétextant l'existence de "différentes évaluations" relatives à l'hypothétique dangerosité de l'E171. Après beaucoup d'hésitation, la forte pression exercée par les associations ainsi que le rapport rendu par l'ANSES (Agence de Sécurité Sanitaire des Aliments), le Ministre de l'Economie et des Finances a finalement annoncé l'interdiction imminente du dioxyde de titane dans l'alimentation.

Il faut dire que le gouvernement était déjà averti, puisqu'en 2017, l'INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) réalisait une étude confirmant les effets nuisibles de l'E171. En laboratoire, l'organisme français avait prodigué à des rats, des doses de dioxyde de titane similaires à celles ingérées par l'homme, et ce, pendant une centaine de jours. Les résultats de l'expérience avaient alors révélé, chez les rats, la présence de lésions précancéreuses du côlon. Capable de franchir la paroi intestinale, pénétrer dans le sang et rejoindre différents organes, causant ainsi d'inquiétants troubles du système immunitaire, l'additif E171 est doté depuis, d'une piètre réputation. Quelques industriels tels que William Saurin ou les producteurs de Carambar avaient alors délaissé l'additif mais beaucoup d'autres ne s'en sont toujours pas débarassé. 

Pour avertir les consommateurs, l'organisme Agir pour l'environnement a donc dressé une liste en ligne des produits alimentaires contenant du dioxyde de titane, avec en tête, les chewing-gum, les gâteaux Napolitain Lu, les épices guacamole Carrefour et plus d'une centaine de bonbons. Pâtisseries industrielles et plats préparés n'y échappent pas, malgré les efforts de certains grands groupes tels que Super U, Leclerc, Picard, qui y ont récemment renoncé. Toutefois, les cosmétiques et dentifrices ne sont pas encore à jour, et les médicaments, tels que le Doliprane ou encore le Dafalgan, ne parviennent pas toujours à trouver des alternatives pour colorer pilules et gélules. 

Les consommateurs sont donc vivement encouragés à désindustrialiser leur alimentation et à se rediriger vers les produits bio, dont le cahier des charges exclut totalement l'usage de l'E171.

 

Mots-clés : Additif E171 dioxyde de titane - Produits alimentaires - Interdiction dangerosité

 

Retour en haut

https://7detable.com/article/societe/interdiction-de-l-e171-present-presque-partout/2523