Plat du jour - Société

Du bio la semaine et de la coke le week-end : une époque paradoxale

Ecrit par Mathieu Oudot le 13.10.2016

En surfant sur la toile tel un sportif dans la poudreuse, un article nous a chatouillé les narines. Au risque de se faire boboycotter par certains, la rédaction n'a pas pu s'empêcher de vous concokter quelques lignes sur cette tendance.


CC PIXABAY
 

Le maître mot de la journée, incohérence. Pour ceux qui ont fait une licence de psycho, parlez de dissonance cognitive. En gros, cette façon que l’individu a à se mentir, à se convaincre que l’incohérence du moment est minimisable. Oui c’est ça, c’est lui, le bobo qui vient au marché en 4x4 Hummer, se gare sur une place handicapée et sélectionne les plus jolis ananas bios pour son dessert de ce midi. Et tant pis s’ils ont mûri dans la cale d’un bateau, l’empreinte carbone a moins de goût que la chantilly Babette 0 %.

 

Il y a le parisien qui n’achète son poisson que sur la Côte d’Azur l’été parce qu’au moins il est frais, même s’il est d’élevage et qu’il vient lui aussi de Rungis. Il y a celui qui disserte sur les films et les reportages horribles sur les abattoirs en caméra cachée, en préparant son barbecue parce que la viande de son boucher elle souffre pas. 

 

Y’a le végétarien qui s’octroie un petit BigMac juste de temps en temps parce que ça ne peut pas faire de mal. Et y a le champion du monde de la contradiction, qui prend un peu de drogue le week-end pour décompresser de ce boulot de merde alors qu’on se donne à fond quoi. D’ailleurs il ferme les yeux quand il sniffe, pour essayer de ne pas se concentrer sur le nombre de gens qui sont probablement morts pour que ce gramme arrive sur cette table basse Ikea.

 

Mais en même temps, avec tous les efforts faits, le tri du verre, le footing, les légumes bios, le pressing bio, le virement à médecin sans frontières, le coup de fil à Mamie, le nouveau vélo en carbone, le pain sans gluten et la soupe de tofu hier soir, il a bien le droit a sa dose de cocaïne, en plus c’est garanti sans aspartam. Du coup dans ce paradoxe et cette contradiction hebdomadaire, une grande question se pose ? Est-ce qu’il décompresse le week-end de tous les efforts faits la semaine, ou est-ce qu’il déculpabilise en mode bio du lundi au vendredi pour oublier tous les excès du samedi ?

 

Qui est arrivé en premier, la poule bio ou l’œuf... à la coke ?


Source: Monamiejournaliste

 

Mots-clés : génération bio bobo - dissonance cognitive - cocaïne coke weekend

 

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