Plat du jour - Société

Des ministères à nos assiettes, c'est quoi le menu ?

Ecrit par Frédéric Beau le 27.06.2017

Alimentation, agriculture, notre nouveau gouvernement est en marche, mais en marche pour quoi ? Après la vague législative, l'exécutif semble désormais installé pour quelques temps, les noms des ministres dont les fonctions sont en liens direct avec les sujets qui préoccupent les lecteurs de 7 de Table sont désormais connus. Mais qui a-t-il dans les marmites ?

 

CC0, pixabay
 
Chez 7deTable, deux ministères retiennent particulièrement notre attention, basiquement parce qu'ils ont une connexion plus ou moins étroite avec notre assiette. Tout d'abord, le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, c'est Stéphane Travert (47ans) qui occupe ce poste, on le dit peu bavard et assidu. L'autre ministère que nous suivrons particulièrement, c'est celui de la Transition écologique l'Environnement (étrange intitulé, il faut l'admettre), celui-là est occupé par un personnage connu de tous les Français, puisqu'il s'agit de l'ex-présentateur Nicolas Hulot. Il est, en ce qui concerne le protocole, juste derrière le Premier ministre, mais son statut de ministre d'État lui permet également d'organiser des réunions interministérielles (pouvoir normalement réservé au Premier ministre) pour appuyer son action. Enfin, il est le second ministre d'État n'ayant pas d'étiquette de parti, il succède pour cela à André Malraux.

Que vont-ils faire ? Ou au moins, qu'ont-ils dit qu'ils allaient faire ?

Pour ce qui est de l'agriculture, les orientations phares semblent saines et d'un bon sens qu'on pourrait qualifier de paysan. La première consiste à faire en sorte que ceux qui produisent soient assurés d'un revenu décent par la vente de leur production. Cela semble simple en effet, à tel point qu'on peut se demander, pourquoi n'y a-t-on pas pensé avant ? Quoi qu'il en soit l'intention est difficilement contestable.

Notre nouveau ministre devra également mettre en place un plan de soutien de 1 milliard par an (qui risque d'être réduit les premières années), pour moderniser les exploitations agricoles. Mais pour une fois, il ne s'agit pas de rendement pur et dur, on parle de privilégier les exploitations ayant un impact positif sur l'environnement, mais également de celles travaillant sur le bien-être animal, ainsi que du développement des circuits courts. Encore une belle intention, d'autant que le budget annoncé est quatre fois plus important que celui pratiqué jusqu'alors sur ces sujets. Voyons voir…

Dans l'immédiat, le ministère à annoncer que le début des indemnisations des éleveurs de canards suite aux obligations d'abattage ordonnées en conséquence des cas de grippes aviaires l'an passé venait de débuter. Un planning a également été dévoilé (par son prédécesseur) pour solder l'ensemble des indemnisations en retard, depuis 2015 pour certaines.

Il a également été annoncé par le président et confirmé par le ministre, la tenue des états généraux de l'alimentation dans le courant du mois de juillet. On ne sait pas encore de quoi seront-ils faits dans les détails, mais une aide et un soutien pour adapter l'agriculture à ce que demande le consommateur semble être une ligne directrice pour ceux-ci.

En ce qui concerne le ministère de l'Environnement, c'est, pour le moment, plus calme, la feuille de route n'a pas encore été explicitée par le ministère, le calendrier impose en effet pour le moment de se positionner sur la scène internationale. En effet, le projet de pacte mondial pour l'environnement est lancé depuis le 24 juin, afin d'ouvrir une nouvelle page environnementale du droit international. Le coup d'éclat, du président Macron face à l'annonce du président américain de sortir des accords de Paris, laisse penser que le ministre Hulot aura dans son entreprise un fort soutien présidentiel. 

Mais, dans cette arène le ministre de l'Agriculture et celui de l'Environnement ne sont pas censés s'opposer, cependant les évènements d'hier nous montrent que ce n'est pas aussi simple. Le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation avait confirmé lundi matin sur l'antenne de RMC/BFMTV l'existence d'une réflexion pour une levée de l'interdiction du néonicotinoïde (appelé pesticide tueur d'abeilles) suite à l'obtention mercredi dernier par RMC d'un document de travail l'attestant. Pour le ministre, l'intention de mettre en relation la loi européenne (qui ne l'interdit pas) et la loi française qui l'interdit depuis 2006, et ainsi, de ne pas défavoriser nos agriculteurs sur l'espace concurrentiel international. Vers midi, un communiqué de Matignon semblait clore le débat et donner raison à Nicolas Hulot : « Le gouvernement a décidé de ne pas revenir sur les dispositions de la loi de 2016, peut-on lire. Cet arbitrage a été pris à l'occasion d'une réunion tenue à Matignon le 21 juin dernier »
 
Un ouf ! De soulagement pour nos abeilles, mais qui souligne l'arbitrage délicat qu'il pourrait y avoir dans certains sujets entre ces deux ministères.

7detable suivra quoi qu'il en soit les évènements et les décisions dans ces domaines qui touchent, nous font sourire et parfois nous inquiètent. Les orientations semblent saines, pour certaines ambitieuses, pour d'autres indispensables, reste à voir ce que nos nouveaux dirigeants en feront...

 

Mots-clés : Gouvernement Macron - Agriculture alimentation - Transition écologique environnement Hulot

 

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