L’histoire tendre et troublante de la fève de monsieur Seguin

Avant l'affaire de la chèvre, monsieur Seguin vécut une histoire difficile avec une fève : LA fève AGUADULCE (variété du jardin de Roumagne). Voyant que l’herbe est plus verte chez le voisin de M. Seguin, cette dernière se demanda si le sol n’était pas plus adapté à sa croissance – voire plus fertile. Ainsi elle aurait plus de chance d’être une fève libre et dodue. Elle s’adressa alors au fermier du haut de ses 90 cm (il y a plusieurs variétés de fèves, certaines grimpant jusqu’à 400 cm) 

– Avez-vous vu que chez Martin l’herbe et bien verte et que les fèves sont joyeuses et bien arrosée ?

– Elles sont arrosées autant de fois que dans mon jardin, mais le fermier voisin use d’engrais et de vilains produits, lui répondit M. Seguin.

– Certainement, mais elles n’en souffrent en rien !
– Crois-tu m’apprendre le métier qui est le mien ?

– Laissez-moi libre d’essayer, si après deux matins, les gousses m’en tombent, je reviendrai parmi les miens 

– Ne te fie pas au minois du fermier Martin, aussitôt longues et venues, les fèves sont ramassées et mangées crues ! 

– Très bien nous verrons qui de nous deux tient le bon foin ! 

Dudu la fève n’en fit qu’à sa gousse et ne démordit pas du voisin Martin, lequel, pour éloigner les pucerons noirs, la traita avec un produit vilain ! Quelques jours après, se dorant la gousse au soleil, la fève AGUADULCE fut récoltée et mangée sans retenue !

Moralité : si tu crois vivre un conte de fèves, méfie-toi de ne pas finir dans une assiette...

L’aguadulce est une fève un peu têtue, mais au-delà de ça elle apprécie les terrains meubles, plantée de février à mars. Pour la voire pousser, éviter de la mettre à côté de l’ail, des poireaux ou des oignons. Pourquoi ? Simplement parce que les fèves ont la capacité de fixer l’azote de l’air dans le sol et que les oignons et autres échalotes supportent un terrain pas trop riche et alcalin, d’où le fait qu’ils ne soient pas copains.

Elles sont mises en terre lorsque les gelées sont moindres – de février à mars] et récoltées avant les grosses chaleurs… Mai c’est très bien ! Pour les choisir, pas de grands mystères : au toucher, la gousse ne doit pas être creuse, simplement. Comment cuisine-t-on les fèves fraîches encore dans la gousse ? Facile !

Crues. Qui l’eut cru ?!

Environ 4 à 6 graines PAR GOUSSE, une fois la gousse ouverte, à l’aide de votre pointe de couteau pour pouvez retirer l’enveloppe blanche des fèves pour en extraire le germe vert, qui se présente comme deux hémisphères cérébraux…

Une fois vos 10 à 12 gousses prêtes, vous pouvez les associer à des betteraves nouvelles crues ou à des pommes de terre grenailles avec un peu de persil vous pouvez ajouter un peu de Pecorino ! super frais super printanier !