Un petit bijou gustatif parisien, plongé dans l’ancien Paris de l’Ile Saint Louis, une cuisine française de goût depuis plus de 60 ans, une histoire de famille, un cadre typique et inchangé, une véritable expérience à part entière... La Brasserie de l’Île saint Louis est un rendez-vous à prendre...
S’il est bien une institution citoyenne que les riverains aiment à prendre, c’est la Brasserie. Disponible à chaque coin de rue de la ville, à Paris le café du bougnat s’est tissé une place si particulière, qu’adolescent, déjà, on y commande un café pour 4 « et 4 verres d’eau, s’il vous plaît ! ». On s’installe en terrasse pour lire le journal, fumer des cigarettes, parler et râler, râler mieux que tous. Arts, mode, sport ou politique, on s’y connaît, mais nous c’est surtout l’amour. Le Parisien sait tout et aime à dire qu’il n’aime rien ; paradoxe arbitraire d’une peuplade qui croque la vie à la gloire de la table.
Dans les brasseries, il y a de ces endroits qui ont connu les crues, les guerres, mai 68, et tous ces moments qui bâtissent notre histoire. Il y a de ces endroits où le « J’accuse » de Zola était des nouvelles du matin sur un coin du comptoir aux côtés d’un café noir. Il y a de ces endroits qui ont résisté inamovibles comme témoins du passé. De ces endroits qui nous ont vu défiler éphémères, alors que nous nous renforcions à coup de jarrets ou de jaja matin, midi et soir.
La Brasserie de l’Isle Saint-Louis est de ces endroits qui nous survivent. Dans un immeuble quart de taille haussmannien construit en 1880, époque des premiers smokings. L’Île était alors constituée d’hôtels particuliers. Les quais étaient bourgeois et les ruelles sans joie. Pour s’y balader, il valait mieux savoir manier la canne ou vous n’en ressortiez pas.
Loin du temps où il faut se faufiler pour éviter d’être figé en numérique sur les clichés des touristes.
Combien de blagues grivoises ? Combien de premiers rendez-vous et de malheureux derniers ? Combien de baisers volés ou peut-être même... on n’oserait demander.
Sise depuis plus d’un siècle au 55, quai de Bourbon, la Brasserie de l’Isle Saint-Louis est un lieu d’échange en toute discrétion. Il faudra de la diplomatie pour que les Kappe père et fils vous content quelques histoires appartenant désormais au « domaine public ». Pourquoi il y a eu une interdiction d’y servir le Picon Bière ? Quelles sont les mésaventures des catcheurs du Cirque d’Hiver ? Pourquoi un Stradivarius y aura toujours une place assise ? Comment un futur président de la IVe République venait y chercher sa bière en douce, etc.
« L’Histoire s’écrit et aujourd’hui nous y apposons nos lignes. Les amateurs apprécieront qu’on y demande toujours si vous désirez la sole meunière entière et si vous préférez préparer votre Tartare », indique la brasserie.
Les Rabelaisiens pourront compter sur une carte vieille France fidèle à sa choucroute Alsacienne maison, à l’instar d’autres plats authentiques, comme le foie de veau, la copieuse marmite de tripes au Riesling ou la tarte à l’oignon. « Vos sens, ici bercés, vous rappelleront volontiers la tirade de Jean Reno dans les Visiteurs et de tout ce qui a fait la renommée de la gastronomie à la française. »
La Brasserie de L’Ile Saint Louis,
55 quai de Bourbon
75004 Paris
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