Plat du jour - Législation

Proposition de diviser le nombre d'additifs : le Président de Nestlé réplique déjà...

Ecrit par Fred Ricou le 26.09.2018

Un rapport parlementaire remis aujourd’hui, mercredi, envisage de repenser une grande partie de l’alimentation industrielle. Toute une série de propositions sur la fabrication, l’éducation et la publicité. Six mois d’enquête, 40 auditions, qu’en restera-t-il ? Tandis que Foodwatch se félicite, l'Association nationale des industries alimentaires commence déjà à freiner le mouvement. 

 


Candy ! - Jeff Adair(CC BY 2.0)

 

Selon FranceInfo, les députés de la commission d’enquête ont proposé plusieurs pistes afin que d’ici une dizaine d’années, l’alimentation industrielle ait changé un peu de visage. Aujourd’hui, alors que 338 additifs sont autorisés en France, le rapport propose aux environs de 2025 la solution radicale d’arriver à 48 additifs dont 4 seulement seraient d’origine chimique. Déjà utilisés dans l’alimentation bio, ces quatre additifs seraient utilisés de « manière limitée » et dans chaque produit transformé, un seul additif par catégorie : 1 colorant, 1 exhausteur de goût, 1 conservateur. 

 

Les rapporteurs demandent également que le sucre, le sel et le gras soient sévèrement revu à la baisse. Les Français consomment entre 10 et 12 grammes de sel par jour, alors que l'OMS recommande de ne consommer que cinq.

 

Les Ehpad ainsi que les écoles, sont également concernés par les propositions des rapporteurs : il est vivement recommandé d'améliorer la qualité des repas à l’école et à l’hôpital d'un point de vue nutritionnel. Par ailleurs, une éducation à l’alimentation dans les établissements scolaires est également recommandée.

 

Alors qu'aujourd'hui, Nutri-score ne fait pas encore l'unanimité dans les grandes entreprises agroalimentaires et est facultatif, le rapport parlementaire souhaite son obligation sur les produits transformés ainsi que l'étiquetage de l'origine des produits. Le Nutri-score a été mis en 2017 par le gouvernement, il classe ainsi du A vert au E rouge la qualité nutritionnelle des aliments transformés.

 

Les différents députés signataires veulent également lutter contre les inégalités sociales en proposant une allocation pour les plus démunis, ainsi les familles ayant des enfants à charge pourraient s’alimenter correctement.

 

Le rapport parlementaire propose également de faire des recherches sur les « effets sanitaires de l'alimentation industrielle ». Pour encadrer ces différentes propositions, les députés proposent également de créer un secrétariat général à l’alimentation. 

Quelques heures plus tard, dans un communiqué, le site Foodwatch s'est félicité des multiples propositions tout en n'hésitant pas à dire qu'il fallait allait plus loin. Ainsi, quand les députés proposent d'encadrer un peu plus les publicités des produits trop gras, trop salés, trop sucrés à l'attention du jeune public, l'organisation souhaite tout simplement les supprimer sur tous les supports : télé, internet, étiquetage. Quant aux additifs, Karine Jacquemart, la directrice de Foodwatch, va ici aussi plus loin que les propositions des députés : « Même dans le bio, nombre d’additifs aux effets controversés pour la santé sont autorisés, tel que le nitrite de sodium ou les carraghénanes (extraits d’algues). Réduire, c’est bien. Mais il faut carrément éliminer tous ces additifs controversés pour la santé, et ne plus permettre que les industriels fassent passer sur l’étiquetage pour sains des produits qui ne le sont pas. »

Richard Girardot, le président de Nestlé France et président de l’Ania (Association nationale des industries alimentaires) a déjà déclaré qu'il serait impossible dans les années à venir de répondre par la positive à toutes ces recommandations : « On va continuer à baisser nos additifs, c'est notre contrat. Simplement, il ne faut pas non plus demander aux produits qu'on va commercialiser d'avoir des durées de vie aussi longues pour le consommateur. On va retravailler les recettes, mais il y aura des contraintes à la clé pour le consommateur. » À suivre, donc... 

Sources : France Info, France Info, Foodwatch

 

Mots-clés : additifs dangereux - proposition rapport - sécurité alimentaire

 

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https://7detable.com/article/legislation/proposition-de-diviser-le-nombre-d-additifs-le-president-de-nestle-replique-deja/2295