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Edito : Scandales alimentaires ? T'as pas l'air dans ton assiette

Ecrit par Frédéric Beau le 15.03.2016

On en a mangé ces dernières années du scandale alimentaire, je parle de l’Europe bien sûr parce que de l’autre côté de l’atlantique ils sont hors concours... Le champion toutes catégories, celui de la vache folle. Puis sont venus quelques outsiders, les raviolis à la viande de cheval, les saumons contaminés et dans les derniers arrivants quelques grippes aviaires. Évidemment, j’en oublie… on ne voudrait pas mettre tout le monde à la diette !


The monkey and the junk food.
Maxence, CC BY 2.0


Mais revenons à nos affaires. Mis à part les scandales et les gros titres dans les journaux, tout cela devait aboutir dans nos assiettes, ne l’oublions pas ! 


Et maintenant, on fait quoi ? On attend le prochain scandale, la prochaine ignominie de l’industrie agroalimentaire ? Et on continue comme toujours à faire manger des cordons-bleus à nos enfants en fermant les yeux sur ce qu’il y a vraiment dedans ? On poursuit les apéros entre amis avec du tarama rose fluo comme si de rien était ? 


La bonne question semble finalement assez simple : qu’est ce qu’un bon produit aujourd’hui ? Il devient évident qu’on est souvent dupé, et qu’on devient responsable par notre bonne foi de cautionner ce jeu de dupe. Les critères de choix des consommateurs devront évoluer. 


Un bon steak, par exemple, ça n’est pas simplement une viande exquise et tendre, parfaitement cuisinée et impeccablement travaillée par un bon boucher. En tout cas, ça ne peut plus être seulement ça ! Le film-reportage « steak révolution » en est la synthèse parfaite. Pour définir un bon morceau de viande, il faut aller plus loin. Ou plutôt il faut reculer plus loin. 


Avant le boucher, il y a quoi ? Il devrait y avoir quoi, en fait ?


C’est en incluant toute la chaîne qu’on devra désormais définir un bon produit. Un abattoir respectueux de l’animal, un éleveur consciencieux qui élève ses bêtes dans de bonnes conditions et qui les nourrit avec de bons produits. Et qui, en faisant ça, a les moyens de vivre convenablement. Sans tricher avec la nature, avec le temps, avec la biologie ou avec la météo. Nourrir un herbivore avec des farines animales est contre nature. Élever des poissons carnivores avec de plus en plus de farines végétales de même. Produire des tomates en Hollande relève de la même bêtise. Et ce ne sont que les exemples connus, dont les dérives ont déjà éclaté sous la forme de scandales sanitaires. 
 

L’ensemble de ces scandales et de ces abus industriels relatifs à l’alimentation, à l’élevage et au maraîchage ne devrait avoir qu’un seul mérite. Redéfinir petit à petit l’excellence alimentaire. Et que cette excellence soit un standard. Pour cela il est essentiel que celui qui a la clé, le consommateur, apprenne à acheter ! Pourquoi utiliser de l’arome vanille qui contient des produits douteux quand une gousse de vanille nous donnera LE goût que l’on recherche ?
 

Un bon produit, ce n’est pas une tomate ronde, lisse et parfaitement rouge. Un bon produit c’est une tomate qui a du goût, juteuse et sucrée, qui a poussé dans la terre, qui a mis plus d’un mois à sortir et un autre mois à mûrir sous un soleil estival, et qui donne à son producteur les moyens de vivre correctement. Ça fera la différence dans notre société, et ça fait déjà la différence dans nos assiettes.


Allez, on tient le bon bout !

 

Mots-clés : scandales alimentaires - nourriture qualité - aliments sains

 

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