Suggestions - En 7 minutes

Edito : Quand les Nostradamus de la gastronomie se penchent sur la marmite

Ecrit par Frédéric Beau le 01.01.2016

Le phénomène se répète. Et malgré un tempo incroyablement régulier, voire lassant, la nouvelle année a débarqué. Et avec elle, ses wagons de nouveautés, de modes, de projections et de tendances. On ne voudrait pas faire nos Bacri de la cuisine, mais ça suffit à la fin, quoi ! On n’a pas eu le temps de cuisiner un seul chou de Bruxelles (bien de chez nous) l’année dernière qu’on devrait se mettre à chercher frénétiquement le « must taste » de 2016, le chou Kale. Et ben non ! Voilà.


2015 and 2016 year written on sandy beach sea. Wave washes away 2015.
Acqua Mecanical, CC BY 2.0


Donc, certains vont s’étonner d’avoir à écrire un nouveau nombre sur la date lors de leur prochain chèque, d’autres plus introvertis, ce demanderont à quelles sauces ils vont être mangé, ou quelles sauces vont-ils manger. Question de point de vue.
 

Pendant que les Nostradamus médiatiques du mois de janvier font leurs prédictions et dictent les goûts et les conduites, ici à la rédaction, on s’est dit : « Faut être pragmatiques, on débute, on n’a pas les moyens de se payer une assiette de Crystal pour voir ce qu’on va manger cette année. »

Mais, est-ce que ça nous intéresse vraiment ?


On va donc se passer d’un rétrospectif laborieux et inutile sur les prévisions des uns et des autres. Laissons de côté le fait qu’on doit retrouver, selon les grands prédictologues, les insectes dans nos assiettes depuis une dizaine d’années. Oublions également que vous en avez définitivement terminé avec le Ceviche dont vous vous êtes goinfré toute l’année dernière (Non ? — Trop tard !), Il est temps de passer au Poke ! (C’est la même chose, mais c’est différent… C’est 2016).


En 2016, on verra se poursuivre l’histoire du sans gluten (les grands industriels n’ont pas encore tout à fait exploité le filon), le paléo (concept relativement inutile…), pareil avec le végétariannisme et tous ses descendants (végétalien, vegan…), on s’entêtera dans le bio (même si ça ne veut plus rien dire, parce que là, les industriels ont bien exploité le filon). Mais on nous dira aussi de faire plus attention à la provenance de la côte de bœuf sur laquelle on bave, et d’attendre le mois de juillet pour être un bon végétarien en dégustant une tomate mozza du producteur d’à côté. 


On s’excuse par avance, mais ici pendant toute l’année qui vient, on va se délecter de tout ce qui se présente, et vomir sur tout ce qui n’aurait pas dû se présenter. Aussi simple ! On se délectera sans condescendance des fantastiques créations de quelques chefs. Mais, on goûtera et on regoûtera avec respect la poule au pot de la grand-mère qui a cuit pendant des heures.


On continuera de se faire des Ceviches, juste parce que c’est bon, à être végétarien lundi à côté d’un gratin de courgettes, à se faire une entrecôte bleue au barbecue le mardi pour le côté paléo, à s’imposer du sans gluten le mercredi en mangeant des nouilles sautées dans un resto chinois, les « boquerones en vinaigre » et leur bon gras du jeudi nous aideront à prendre soin de nous. Pour faire plaisir à tout le monde, un peu de slow food en forme de bœuf bourguignon entre amis le samedi soir. Et pour reprendre, le bon rythme, après le ciné du dimanche, un fast-food évidemment, mais dans un food-truck bien sur !
 

Donc, pour être certain de ne pas spéculer inutilement, on va se faire plaisir en 2016. Comme des grandes personnes, conscientes, respectueuses et bien informées. Et, en janvier 2017, on pourra finalement vous livrer les tendances de 2016.

Infaillible !

 

Mots-clés : bonne année - prédiction gastronomie - aliments fétiches

 

Retour en haut

https://7detable.com/article/en-7-minutes/edito-quand-les-nostradamus-de-la-gastronomie-se-penchent-sur-la-marmite/168