Plat du jour - Economie

Rebondissement dans le scandale des abattoirs

Ecrit par Mathieu Oudot le 29.04.2016

C'est inhumain. Toutes ces vidéos qui ont fait le tour du Web ces dernières semaines ont choqué l'opinion publique. Mais ce qui est humain, c'est de chercher un coupable facile, tout désigné, pour déculpabiliser. Et pourtant, ce n'est pas forcément du bon angle que nous jugeons.

Dans les différentes affaires qu'on a soulevées, les salariés ont été des boucs émissaires faciles. Ces images ont été prises juste avant Pâques, avec un grand nombre d'agneaux à abattre et beaucoup moins de personnel. Brigitte Gothière, porte-parole de L214


L'association L214 (association de défense des animaux), qui a approfondi ses recherches, pointe du doigt un problème beaucoup plus général que de simples cas de psychopathes isolés. Les cadences de travail élevées sont incompatibles avec une simple maltraitance individuelle. Le problème est donc structurel.

Peut-on tuer à la cadence d'environ un milliard d'animaux par an en respectant les règles ? Au rythme où on abat les animaux pour produire de la viande, on est loin du cas d'une maltraitance individuelle ou d'un employé déficient, c'est une question structurelle. Antoine Comiti, président de L214


Cette même association qui a publié de terribles vidéos en caméra cachée vient aujourd'hui soulever ce problème plus général. Le matériel est inadapté, ce qui produit forcément les râtés que l'on a pu constater, les égorgements par cisaillement au lieu d'un coup net et tranchant, les reprises de conscience sur la chaîne d'abbatage à cause d'un étourdissement manqué. Les employés impuissants souffrent eux aussi, certains ont même des troubles musculo-squelettiques.
 
Les personnels aussi sont soumis à d'importantes souffrances psychiques et physiques. On leur demande de tuer, mais quelle est leur formation ? Brigitte Gothière, porte-parole de L214

 
L'association L214 pose alors la question devant les députés: la présence continue et obligatoire des services vétérinaires est-elle efficace? Pire, est-elle respectée? Le bien-être de l'animal n'est a priori pas une priorité, par rapport aux questions d'ordre sanitaire. Le nombre d'inspecteurs est insuffisant, et leurs contrôles sont rarement suivis d'effets ou de sanctions lorsqu'un manquement est noté. Une affaire qui s'annonce longue... Plus d'infos sur les scandales alimentaires sur 7 de table.
 
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Source: LePoint

 

Mots-clés : association L214 - problème structurel - Brigitte Gothière

 

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