Début mars, à Saint-Nazaire, le plus grand paquebot du monde prenait le large pour les derniers tests avant la mise en fonction, prévue pour fin mai 2016. 362 mètres de long, 66 mètres de large, 77 mètres de haut, 60 000 tonnes d’aciers : voilà les chiffres de ce géant de la mer, appartenant à la compagnie Royal Caribbean International. 5 479 passagers pourront profiter pendant leurs vacances de faire du toboggan aquatique, de surfer (dans un simulateur), de jouer au mini-golf ou du patin à glace : toutes les activités qu’on aurait pu faire à la plage, n’est-ce pas ?
Cependant, comme sur tout paquebot qui se respecte, le soir l’atmosphère change. Les lumières éclatent et vous pouvez aller vous faire servir un bon cocktail estival. Exactement. Mais par qui ?
L’Harmony of the Seas cache à son intérieur un « Bionic Bar ». Si vous envisagiez décrocher le numéro du barman de la soirée, rien à faire, ce sera pour la prochaine fois. À sa place, deux robots : B1-o et N1-C. Certes, le choix des prénoms laisse un peu à désirer, mais on ne pourra pas dire du même de leur travail.
Après avoir commandé votre Long island ou Cosmopolitan sur une tablette, B1-o et N1-C entrent en action. Ils choisissent les ingrédients parmi une centaine de bouteilles et préparent votre boisson, en coupant également votre tranche de citron, si vous le souhaitez. L’efficacité ? La start-up Makr Shakr, à la base de cette initiative, prévoit la préparation de 1 000 verres par jour, soit deux boissons par minutes. De quoi réduire les temps d’attente au comptoir.
Ce projet vert-blanc-rouge a été présenté lors de l’Expo 2015 en Italie ; pas étonnant de découvrir son siège à Turin, ville natale des marques Martini et Vermouth. Si la vitesse et la précision des robots sont indiscutables, leur chorégraphie est démentielle. Eh oui, B1-o et N1-C travaillent tout en « dansant ». L’ingénieur Alessandro Incisa explique ainsi les mouvements : « Nous avons longuement observé les robots et nous avons pensé que leurs mouvements devaient avoir également de la grâce et de l’harmonie pour être agréables à voir. »
Roberto Bolle, premier danseur du Ballet Theatre de New York et de la Scala de Milan est ainsi intervenu. « À la guide de Bolle, qui a travaillé sur une série de danses qui demandent beaucoup de chorégraphie, nous avons effectivement développé ce nouveau mouvement, de sorte que les robots puissent apparaître humains et beaux alors qu’ils sont en train de danser et de préparer la boisson. »
Irait-on alors vers une robotisation des barmans ? Apparemment non. L’intervention de la machine ne devrait pas remplacer celle humaine. Du personnel attentif à leur travail ou des serveurs attentionnés aux clients resteront dans la salle, certes, mais jusqu’à quand ?
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