Le rhum est aujourd’hui au rang des boissons spiritueuses préférées des Français. Ce Santa Teresa se distingue non seulement par ses qualités gustatives mais également de par sa méthode de fabrication ainsi que l’histoire étonnante de sa distillerie. Autant de raisons de le choisir comme Bouteille de la Semaine.
Santa Teresa est un rhum vieux qui a vu le jour dans un pays pour le moins agité depuis quelques années, le Venezuela. Mais l’histoire de l’Hacienda, située dans la vallée montagneuse d’Aragua, où il est fabriqué l’est encore plus !
En 2003, cette grande exploitation plus que deux fois centenaire est attaquée par un des nombreux gangs qui terrorisent le pays. Alberto Vollmer, membre de la 4ème génération de la famille et Président de la maison, va tout faire pour retrouver les agresseurs et leur proposer de travailler à la distillerie. Ce pour payer leur faute plutôt que de partir en prison. Le deal est accepté et devient un véritable projet, baptisé projet Alcatraz.
Il est devenu aujourd’hui un incroyable programme de réinsertion sociale pour de jeunes vénézuéliens dont les vies n’avaient plus vraiment de sens. Il sont recollés aux valeurs sociales, ont accès à l’éducation et au travail, à une justice réparatrice, le tout en s’appuyant notamment sur les valeurs du rugby.
Des membres de gangs le rejoigne régulièrement et volontairement afin de changer leur vie.
Pour ce qui est du rhum Santa Teresa, DOC Venezuela, il est le fruit d’une recette unique, issu d’un assemblage de rhums de mélasse vieillis jusqu’à 35 ans dans des fûts de chêne ex bourbon, puis vieillis selon la méthode artisanale de la Solera.
Santa Teresa connait un vieillissement traditionnel statique pour sa première étape, puis un vieillissement dynamique pour la deuxième et la troisième étape de vieillissement.
Dans la deuxième étape, qui est une méthode Solera, la dynamique vient du transfert du liquide de la rangée supérieure de la Solera vers le bas, fût par fût et à la main.
La troisième étape est également dynamique car le liquide est déplacé de la rangée inférieure des fûts Solera vers les cuves Solera où il est mélangé avec le rhum mère originel.
Depuis le premier remplissage en 1992, aucun fût Solera ou cuve Solera n’a été complètement vidé. Ainsi, le rhum va se forger une richesse de saveurs et d’arômes jusqu’à atteindre la douceur et la complexité aromatique souhaitée.
Pour cette édition limitée le Santa Teresa 1796 Speyside Whisky Cask Finish va connaitre une nouvelle étape, celle du finish. Ici, sur une période beaucoup plus courte, d’une durée de 13 mois minimum, le rhum va rejoindre des fûts ayant contenu du whisky écossais provenant de la région du Speyside avant d’être mis en bouteille.
Ainsi, ce rhum titrant 46%, en plus de ses classiques notes de caramel, de fruits jaunes bien mûrs, ses touches de cacao, va offrir une finale légèrement plus sèche, avec des notes de céréales grillées et d’épices. Une nouvelle expérience de dégustation qui nous a bien plu.
A retrouver chez les cavistes au prix d'environ 54 euros la bouteille de 70cL.
Mots-clés : Rhum vieux - Santa Teresa - Santa Teresa 1796 Speyside Whisky Cask Finish