Critiques - Dans le verre

Double-Oak, l’innovation dans l’Armagnac par Dartigalongue

Ecrit par Christophe Hamieau le 08.10.2021

La Maison Dartigalongue élabore des bas-armagnacs à Nogaro, dans le Gers depuis 1838. Ce qui n’empêche pas cette vieille dame très respectable d’être toujours innovante, la preuve une fois de plus avec la sortie de son Double-Oak.

 

L’Armagnac est un spiritueux issu d’une eau-de-vie de vin qui, pour obtenir l’appellation, se doit d’être vieillie en fûts « issus de chêne d’espèces sessile, pédonculé ou leur croisement ». Eh oui, car il y a chêne et chêne… Le sessile, à grain fin, qui pousse dans les forêts du centre et nord de la France, que l’on sélectionne pour sa délicatesse et donc majoritairement utilisé pour élever les vins blancs ou rouges. Le pédonculé, à gros grains quant à lui, se trouve majoritairement dans les forêts du Limousin et du Sud-ouest, et plus particulièrement en Gascogne. Reconnu pour apporter beaucoup plus de tanins et de structure, il est parfaitement adapté à l’élevage des eaux-de-vie de vin comme l’armagnac et le cognac.

Chez Dartigalongue on fait appel à deux tonneliers locaux, Gilles Bartholomo (Le Frêche, 40) et la Tonnellerie de l’Adour (Plaisance du Gers, 32). Leurs fûts sont tous issus de chêne des forêts de Gascogne, situées dans un rayon de 150 km autour du Gers. 

Ainsi 50 % de l’eau-de-vie qui sort de l’alambic sont placés en fûts neufs gascons, à chauffe forte pour apporter des arômes de bois fumé, de torréfaction, de cacao et d’épices.
Au bout d’un an de passage en fûts neufs, l’eau-de-vie est alors transvasée dans des fûts usagés dits « roux » afin de préserver l’équilibre entre le fruit de l’eau-de-vie et les tanins du chêne. C’est là que naissent les arômes de pruneaux, de caramel, de fruits confits puis de fruits secs, signature des vieux bas-armagnacs Dartigalongue.

Cette fois, pour innover, Ghislain Laffargue, maître de chai de la maison Dartigalongue depuis 30 ans, et Benoît Hillion, neveu par alliance de Françoise Dartigalongue et dirigeant, ont souhaité créer un bas-armagnac qui célèbre le chêne local. 

Un lot d’armagnac d’un minimum de 3 ans d’âge ayant suivi le parcours classique de la maison a été remis en fûts neufs gascons ayant bénéficié d’une chauffe spécifique demandée aux tonneliers afin d’extraire au maximum les arômes de torréfaction et de pain grillé.

La durée de cet affinage en fût neuf est tenue secrète, Ghislain et Benoît ne souhaitant pas dévoiler toute leur « recette ». Embouteillé à 43,3%, ce Double-oaked offre un nez complexe et épicé. En bouche on trouve un très bel équilibre entre de la jeunesse tannique et une ronde gourmandise autour des notes fruitées, cacaotées, avec des touches de fruits secs.

Nous avons vraiment apprécié ce Double-oaked parce qu’il est aussi accessible que complexe. On l’appréciera sec comme en cocktail, notamment en Old Fashioned, aussi simple à réaliser que savoureux:  dans un verre tumbler placer un petit carré de sucre que l’on dissout avec une goutte d’eau. Ajouter 5cl de Double Oak puis un trait d’Angotura Bitter Cacao. Compléter avec 3 gros glaçons. Remuer à la cuillère avant de décorer d’un zeste d’orange que l’on à préalablement tordu au dessus du verre pour en extraire les huiles essentielles.

 

Mots-clés : Armagnac - spiritueux - alcool Gers

 

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