Le petit livret de prescription n'a été revu ni corrigé depuis près de dix ans et ne fait pas l'unanimité auprès des experts. La critique lui reproche un certain retard sur la science, voire une connivence avec les industries du lait ou de la viande. Le docteur spécialiste de la gestion non chirurgicale du poids, Yoni Freedhoff, a ainsi affirmé que les Canadiens méritent un guide fondé sur des preuves scientifiques et dont la rédaction ne serait pas contrôlée par des acteurs du marché.
Comme le rappelle en son rapport le président du comité sénatorial, le sénateur Kelvin Ogilvie, l’obésité est un sérieux facteur à risque pouvant conduire à divers autres problèmes de santé, comme par exemple le diabète, ou autre baisse de la qualité de vie. Selon lui, la promotion via le Guide alimentaire des jus de fruits, boissons très riches en sucre, mettrait donc en danger la santé des lecteurs. Désormais, dans un souci de santé publique, les rédacteurs du rapport du comité proposent plutôt de restreindre la consommation d'aliments hautement transformés, ainsi que de mettre en place une taxe ciblant les boissons sucrées, voire d'interdire les publicités de nourriture et de breuvages qui s'adressent à la jeunesse.
Selon Kelvin Ogilvie, « une réduction significative de la consommation de sucre contribuerait grandement à la promotion d'un poids normal et d'une meilleure santé ». Par ailleurs, d’autres spécialistes estiment aujourd'hui qu'il faudrait davantage vanter les bienfaits du gras dans une alimentation saine et pointer les dangers liés à la consommation de sel. Mais pendant l'enquête, le taux d'obésité au sein de la population canadienne aura plutôt été à la hausse.
A l'issue d'une enquête préalable à la rédaction du rapport, menée entre février 2014 et juin 2015, le comité sénatoriale a estimé que le nombre d'adultes canadiens obèses aurait doublé depuis 1980, pendant que celui des enfants aurait triplé sur la même période. Le diabète serait également en progression parmi la population locale. L'excès de poids représenterait entre 48.000 et 66.000 décès annuels parmi les Canadiens.
(via Radio Canada International, La Presse)
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