Cinq continents, plusieurs centaines de cuisines dans le monde, certaines connues, certaines très connues, d’autres, complètement inconnues. Si en France, la cuisine d’Afrique du Nord est dans les têtes de tout chacun, celle que l’on appelle d’Afrique Noire est pour la plupart du temps, l’une des grandes inconnues… Un festival va la mettre en avant, We Eat Africa, premier du nom.
Avec les différentes migrations et plus particulièrement celles de la fin des années 60, les Français connaissent bien plusieurs plats d’Afrique du Nord et particulièrement le couscous, plat longtemps resté « préféré des français ». Maintenant, si l’on descend un peu plus au sud sur le continent africain, le grand public est à peine capable de citer au moins un plat national. À la rigueur, les plus voyageurs qui se sont rendu en Afrique du Sud peuvent citer le biltong, le nyama choma Kenyan ou encore le Tiep bou Dien sénégalais. Bref, la cuisine Africaine est une forme de terra incognita, gastronomiquement parlant.
Le 7 juillet prochain, à Boulogne-Billancourt, aura lieu le premier festival des cuisines africaines. Parce que oui, on dit bien, « les » cuisines africaines et non « la » cuisine africaine. Comme il n’existe pas une cuisine « européenne » ou « asiatique », les cuisines africaines sont multiples, locales, précises et si elles paraissent moins raffinées que ne le sont les cuisines plus proches de nous, c’est surtout dû à un profond manque de connaissance, pour ne pas dire de « reconnaissance ».
Le temps d’une journée, c’est une vraie découverte des cuisines africaines avec différents chefs, cuisiniers, entrepreneurs, marques culinaires, blogueurs qui vont être les liens entre le public et ces cuisines.
Parmi les chefs et autres cuisiniers, de grands noms comme Christian Abegan (également auteur d’un beau livre en 2017, Le Patrimoine culinaire africain, Ed. Michel Lafon), Rougui Di qui est passé chez les plus grands (Conticini et Petrossian) pour ouvrir sa pâtisserie « Un amour de Baba » en 2016; Fatema Hal, la cheffe du restaurant Le Mansouria à Paris depuis 33 ans, c’est la première femme à avoir reçu le Prix François Rabelais pour « l’ensemble de son oeuvre »; la cheffe Anto Cocagne, dit Chef Anto qui récemment a reçu le prix Eugénie Brazier d’un jury de chefs étoilés; Giorgiana Viou, cheffe du restaurant La piscine à Marseille dont le propriétaire n’est autre que le nageur Florian Manaudou, Nathalie Shermann, après être passée par l’émission Masterchef, elle ouvre un restaurant et créé avec sa fille, la marque Joe & Avrels dont nous avions déjà parlé et adoré les produits, ainsi que beaucoup d’autres et pour une fois dans un festival culinaire, les femmes-chefs sont plus nombreuses que les hommes.
Pour cette première édition, les pays représentés sont le Bénin, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, la Rép. Congo, la Rép. Dém. Congo, le Gabon, le Maroc, la Mauritanie, le Nigéria, le Sénégal et le Togo.
Des rencontres, des dégustations, des expositions, des conférences avec plusieurs thèmes, comme : « Comment lutter contre les préjugés sur les cuisines africaines », « Cuisine et transmission : pourquoi est-ce important ? » ou encore « Cuisine traditionnelle VS Cuisine fusion : Comment allier héritage et modernité ».
Faire découvrir les cuisines africaines, valoriser les différentes cultures culinaires de l’Afrique, la cheffe Anto est également consultante du We Eat Africa : « À travers mon métier de cheffe à domicile, je fais découvrir à mes clients, à 95% non Africains, une cuisine qui leur était jusque-là étrangère. Ma plus belle gratification est leur enthousiasme face aux recettes que je leur présente et leur désir de découvrir l’Afrique autrement après cette expérience. Organiser We Eat Africa s’inscrit dans cette continuité logique qui me tient à cœur de populariser les cuisines d’Afrique ».
Le tout se passe à la salle LE KARÉ, 45 bis Avenue Édouard Vaillant – 92100 Boulogne Billancourt
Mots-clés : cuisines africaines - festival afrique - dégustations conférences