Les Paris du Globe Cooker ou le tour du Monde en restant à dans la même ville

Paris (et sa banlieue) est certainement l’une des villes du monde des plus cosmopolites, énormément de communautés s’y côtoient et toutes ont apporté un peu de leurs cultures et de leurs traditions dans leurs cuisines. La nourriture, les odeurs, c’est une façon de faire perdurer les traditions des pays quittés de gré ou de force.  

Dans Les Paris du Globe Cooker, dont le premier épisode démarre dimanche 25 septembre à 14 h 45 sur Canal +, Fred Chesneau part à la rencontre des communautés danoises, turques, thaïlandaises, chinoises, marocaines, japonaises, camerounaises ou encore celle des « nouveaux immigrés », syriennes et irakiennes. Six épisodes pour démarrer, douze communautés à rencontrer. Que l’on se rassure, pour ceux qui ont aimé le nouvel explorateur culinaire dans ses œuvres, on le retrouve toujours aussi à l’aise avec les gens qu’il rencontre, aussi passionné et aussi gourmand de tout, de culture comme de plats, parfois trop épicés. 

On (re) découvre Paris, on regarde la ville d’une nouvelle manière en pensant que la plupart des habitants viennent de province, mais aussi de beaucoup, beaucoup plus loin. On comprend encore mieux ce que vivre en France pour une personne qui n’est pas du pays représente, un amour du pays résident, mais une belle nostalgie d’un ailleurs qu’elle n’oubliera jamais, et la cuisine l’y aidera.

Nous avons voulu en savoir un peu plus, nous avons donc contacté Fred Chesneau pour qu’il nous explique un peu cette nouvelle émission :

7 de Table : Est-ce que vous en aviez assez de partir dans le monde entier pour rester un peu à Paris quelques mois ?

Fred Chesneau : Pas du tout ! J’adore voyager et je continue mes explorations à titre personnel. Mais qu’est-ce que le voyage ? On pense tout de suite à un billet d’avion et à une distance à parcourir, mais c’est avant toute chose le dépaysement et je suis le premier à dire qu’un simple ticket de métro suffit ! D’authentiques cuisines chinoises, des gargotes marocaines ou des supermarchés indiens peuplent la capitale et sa banlieue. On dénombre pas moins de 100 communautés ethniques et religieuses à Paris, ce qui en fait la capitale des cuisines du monde ! Vous voyez, le terrain de jeu est peut-être plus modeste en superficie, mais bien plus varié.

7deT : Le Globe-Cooker est une émission qui doit coûter assez cher, est-ce que ce nouvel angle du Monde à Paris est une idée de vous ou de la chaîne pour faire baisser un peu les coûts ?

F.C : Oui, je suis à l’initiative du projet et non, il n’est pas motivé par une question d’économies ! Le budget d’un film à 12 000 km d’ici ne se résume pas aux seuls billets d’avion et à des chambres d’hôtel ! Rien que pour vous donner une idée de comparaison : sur les Nouveaux Explorateurs, j’étais seul avec un cadreur, tandis que pour Les Paris du Globe-Cooker, nous avons besoin naturellement de deux cadreurs, un ingénieur du son, un régisseur… Tourner dans une capitale européenne, et c’est bien plus compliqué (et donc plus cher) à mettre en place que sur un marché en Thaïlande !
 

L’idée de mettre en scène Paris me taraudait depuis longtemps, mais la révélation m’est venue alors que je mangeais dans un resto turc que j’adore. Ça fait 15 ans que j’y déjeune religieusement toutes les semaines. Je me suis dit « ah, si les gens savaient ce qui se cache derrière cette petite devanture »… et c’est ainsi que tout a commencé. J’avais envie de partager ce que je connais de Paris, d’encourager à la curiosité et à l’exploration.

7deT : Six émissions pour démarrer, douze « pays », douze communautés, comment avez-vous fait le choix de celles-ci ?

F.C : La short-list s’est faite sur trois critères : 

1) Mes coups de cœur : par exemple, les Turcs que je connais particulièrement bien, car j’habite à 500 mètres de la petite Istanbul (Porte Saint-Martin) ou encore les Danois chez qui j’ai la chance d’être bien introduit (ma 2e maman est danoise…)

2) Les fêtes : privilégier les communautés qui célèbrent une fête pendant notre fenêtre de tournage (de décembre à mai) permet indéniablement de mieux partager leurs us et coutumes et, de fait, d’enrichir la narration. C’est le cas du Nouvel An chinois, de la célébration du Songkran Festival chez les Thaïs, d’un week-end portugais ou encore un concert camerounais.

3) Une représentativité à l’échelle planétaire : si je martèle que Paris est la capitale du monde, l’idée est alors de respecter l’hétérogénéité des continents. Bon, OK, l’Amérique du sud ne fait pas partie des 12 communautés mises en lumière, mais, promis, ce sera chose faite en saison 2 ;-)

7deT : Dans cette émission, il y a un côté un peu plus « politique » que dans vos précédentes émissions, c’était important pour vous d’en parler ?

F.C : Dès qu’on touche du doigt l’intégration, oui, de fait, on ouvre un aspect politique. Je suis plus qu’heureux d’avoir montré, au travers du prisme de la cuisine, à quel point Paris est une chance ! C’est une chance que d’avoir tant de communautés qui cohabitent, coexistent les unes avec les autres. On se rend ainsi compte d’à quel point la cuisine est un formidable sésame d’intégration. Des femmes et des hommes qui se sont exilés, expatriés ou encore ont immigré et utilisent leur cuisine pour maintenir le lien avec leurs pays d’origine et affirmer leur identité, tout en se « nourrissant » de celle de l’autre. Avec les Paris du Globe-Cooker, forcément oui, il y a un message, c’est celui du vivre ensemble. Si cette collection apparaît comme engagée et permet de faire bouger les lignes, je ne peux qu’en être fier !

7deT : Quelles sont les communautés que vous aimeriez rencontrer dans Paris pour les émissions suivantes ?

F.C : La liste est longue ! Les Arméniens, les Coréens, les Italiens, les Mexicains, les Argentins, les Libanais, les Grecs, les Espagnols… C’est simple, je souhaiterais pouvoir mettre à l’honneur chaque facette culturelle et gastronomique de Paris. C’est un sacré pari que je suis prêt à relever…