Plat du jour - Société

Tomata Nostra, ou le bizness de la vraie-fausse tomate italienne

Ecrit par François Jardin le 23.05.2017

Les organismes mafieux ont souvent été représentés par une pieuvre. Le symbole est fort, il caricature une association de personnes pratiquant des activités illicites et ayant infiltré grand nombre d’organismes privés et publics. Ces organisations tentaculaires sont extrêmement présentes et extrêmement puissantes en Italie et en particulier dans le secteur de l’agroalimentaire, appelé désormais par les journalistes italiens « l’Agro-mafia ». 

 

 

CC, dominique cappronnier

Le livre du journaliste Jean-Baptiste Malet L'Empire de l'or rouge : Enquête mondiale sur la tomate d’industrie (Fayard) met en lumière certaines activités frauduleuses mises en place par des organisations bien connues en Italie: La Cosa Nostra, la Ndrangheta, la Camorra et d’autres. Les grandes enseignes de distributions du monde entier sont friandes des usines italiennes (infiltrés par ces mafias) qui produise le concentré de tomate: le Made In Italie est vendeur. Les consommateurs du monde entier se retrouvent à consommer des produits à base tomate et de concentré vendu par ces usines.

La provenance des tomates n’est jamais vraiment mentionnée, mais ce qui est certain, c’est que celles-ci ne viennent pas toujours d’Italie. Et pourtant, l’étiquetage Made In Italie est bien là, ce détournement de la législation européenne permet ainsi à ces géants de l’agroalimentaire Italiens d’acheter des produits importés notamment de Chine, et de les vendre au prix fort. 
 
 


Cela n’est pas vraiment légal, mais n’est pas condamnable pour autant, à en juger par l’absence de condamnation émise contre ces usines. Comme le simple fait d’emballer ou bien d’assembler des produits en Italie permet d’avoir le label du pays (c’est le cas sur l’ensemble du territoire européen), les usines ont décidé d’importer le produit de base, la tomate, de Chine. La main-d’oeuvre y est moins chère et les conditions de production y sont moins… contraignantes : l’agriculture n’étant pas régie par les lois européennes. Concernant l’importation, les tomates transitent directement par le port de Naples, connu pour sa "souplesse" douanière, après plusieurs jours de transport routier et maritime.
 

 

 


Une fois arrivés à l’usine, les produits sont entreposés à l’extérieur et sans réel conditionnement ce qui induit bien souvent la présence de pourritures et l’apparition de vers dans les tomates et les concentrés. Cela donne moyennement envie d'autant que, par exemple, l’entreprise Giaguaro, vend ses produits à des enseignes comme Leclerc, Carrefour, Auchan, Casino ou encore Monoprix.

Pour rappel, le marché de la tomate industriel, en plus d’être idéal pour blanchir de l’argent, pèse plus de 15 milliards d’euros en Italie. Ce n'est plus le sang qui tache, le jus de tomate y est désormais pour beaucoup...
 

 

Source: le figaro, le nouvel obs

 

Mots-clés : tomate industrielle - Jean-Baptiste Malet - Italie

 

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https://7detable.com/article/societe/tomata-nostra-ou-le-bizness-de-la-vraie-fausse-tomate-italienne/1685