Plat du jour - Société

Le cerveau plaide coupable pour nos kilos en trop...

Ecrit par Élodie Carreira le 26.04.2019

Chez 7detable, on parle de bouffe, on voit de la bouffe, on bouffe, alors difficile de ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre. Au resto, c'est apéro, entrée, plat, dessert, café et liqueur, parce que, bien que parfaitement rassasiés, on n'en a jamais assez. La faim se mange sans fin et des scientifiques nous expliquent pourquoi on continue de manger avec appétit alors que notre ventre ne crie plus famine.


" C'est pas ma faute, c'est mon cerveau ..." Une vingtaine de scientifiques expliquent que l'alimentation est une action très complexe, qui demande la prise en compte de facteurs physiologiques comme sociaux. Pour tenter de l'expliquer, spécialistes en psychologie, neurosciences ou nutrition ont superposé leur savoir et ont démontré que la sensation de satieté est desservie par une zone du cerveau. Celle-ci, appelée amygdale, est constituée de plusieurs cellules, sensibles aux qualités gustatives d'un aliment, qui procure du plaisir à son consommateur. Ce phénomène explique donc notre envie de finir un plat jusqu'à s'en lécher les doigts, quitte à risquer la crise de foie. 

Entre faim et gourmandise, il n'y a qu'un pas, ou plutôt qu'une neurone. Les scientifiques parlent de Binge Eating Disorder (BED), plus connue dans le langage français sous "hyperphagie", un trouble du comportement alimentaire qui consiste à engloutir, épisodiquement mais compulsivement et avec une grande rapidité, une quantité astronomique d'aliments jusqu'à dépasser le seuil du plaisir, pour atterir à la porte de l'inconfort. Suite à cela, le sujet peut connaître des maux de ventre, des nausées voire des vomissements, et psychologiquement parlant, il peut traverser différentes phases qui alternent culpabilité et honte. Ce comportement alimentaire extrême n'a rien à voir avec un simple craquage, une simple tentation à laquelle on cède, en avalant un second gâteau.

Toutefois, les symptômes du craquage sont intrinsèquement liés au fonctionnement de l'amygdale ainsi que d'autres hormones qui influent sur l'humeur de l'individu, qui va choisir de s'orienter vers des produits gustativement bons mais denses en calories, face à un apport nutritionnel médiocre et cela, sans faim réelle. En effet, nous évoluons dans une société d'abondance qui valorise le goût, exalte les sens gustatifs de l'homme et l'amène, non pas à manger pour vivre, mais à manger par pur plaisir. Nous sommes donc passés d'un régime homéostatique, où l'alimentation n'est autre qu'un besoin vital à combler pour satisfaire nos constantes, à une consommation hédoniste, régie autour des exigences mandées par notre palais. 

Les scientifiques ont mené des expériences en utilisant des souris génétiquement modifiées, dans le but de produire chez elles, une lumière fluorescente qui rend détectacle la zone excate de l'amygdale où s'agitent les cellules, au contact d'un aliment plaisir. En prélevant les cellules concernées, les chercheurs ont montré que les souris ne portaient plus autant d'intérêt aux aliments de la "porn food" qu'on leur proposait. Finalement, la société de consommation, avec ses produits à foison, est le grand dam du XXIème siècle, peut-être même le fardeau de l'obésité et d'autres maladies. D'autres études l'ont démontré, l'alimentation industrielle, faite d'additifs, de conservateurs et d'éléments chimiques douteux, que l'on retrouve par la suite dans les sodas, les sucreries ou les plats préparés, sont destinés à provoquer sur notre système nerveu chef d'orchestre, des effets semblables à ceux provoqués par la drogue ...

Source : Numerama
 

 

Mots-clés : Faim Satieté - Cerveau Expérience - Société de consommation

 

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