Plat du jour - Société

Le bio dans tous ses états !

Ecrit par Frédéric Beau le 22.11.2017

Sans comprendre bien l’origine de cette concentration convergente d’informations, en ouvrant nos magazines et nos divers recueils d’infos, ces derniers temps, on s’étonne parfois jusqu’à l’effarement : Oh mon dieu ! Il y a du Bio partout !! Le bio est à l’actu sans être nouveau, serait-il à un tournant de son existence, ou même de sa stature ! L’avenir seul, nous éclaircira sur ce mystère, voyons cependant ce qu’on en dit, ici ou là.


Photo Sintram - (CC BY 2.0)
 
Le BIO à la cantine ne coûterait pas plus cher à la collectivité... hop, hop, hop pas si vite.  Même si le Grenelle de l’environnement de 2007 avait fixé un objectif de 20% de produit bio dans les cantines en 2012, les chiffres montrent qu’on en est loin. Volonté politique, difficulté technique, cruelle réalité financière, on peut raisonnablement attribuer cet échec cuisant à toutes ces raisons puisqu’aujourd’hui, 5 ans après la date fixée pour remplir l’objectif, les achats de la restauration collective ne dépassent pas 2.9% de produits Bio (selon l’agence Bio, )… échec cuisant, nous le disions. Cependant, selon l’observatoire de la restauration collective bio et durable (du collectif Un Plus Bio), en s’en tenant à quelques règles basiques de saisonnalité et proximité de l’approvisionnement et réduction des gaspillages, introduire 20% de produit BIO dans les repas des jeunes Français ne coûterait pas plus cher qu’un repas traditionnel (nous dirons plutôt habituel) de restauration collective. D’autant que, si la moyenne nationale n’est pas glorieuse si l’on se réfère à l’approvisionnement en produits Bio, quelques communes ont franchi le pas et se targuent même pour certaines d’entre elles d’un approvisionnement 100% bio. Et, on n’en croit pas ses oreilles lorsqu’elles annoncent que ce positionnement ne coûte pas plus cher, et qu’au fil des années cela permettrait même de faire des économies par rapport à la facture de restauration classique. La mairie de Paris, qui inclus déjà 30% de Bio dans ses repas collectifs vient d’ailleurs de se fixer l’objectif ambitieux de 50% d’approvisionnement bio d’ici à 2020 pour les 30 millions de repas servit chaque année. Il semblerait bien que l’inertie des mauvaises habitudes et de la facilité (ouvrir une boite de carottes râpées de 5kg sera toujours plus simple) soit une tare difficile à vaincre, mais dont les jours sont comptés.
 
Parlons peu, mais parlons…bio ! si, si, encore on avait prévenu. Puisqu’en effet,  lors de la dernière rentrée de septembre l’annonce de l’arrêt de certaines aides de l’Europe destinées à l’agriculture Bio avait jeté un froid au sein de la Fédération nationale d'agriculture biologique. Puisqu’au moment où l’on constate une explosion croissante de la demande de produits Bio (le chiffre d’affaires de la consommation de produits bio à bondit de 20% en 2016 atteignant les 7 milliard d’euros), la filière a largement besoin de s’organiser pour suivre ce mouvement et ne pas laisser les prix s’envoler à cause d’une offre trop rare. C’est donc avec un petit soulagement que les agriculteurs bio ont appris la semaine dernière la prolongation de 3 ans des crédits d’impôt destinés à leur filière.  Ces aides sont donc prolongées et augmentées. Le gouvernement l’a déjà annoncé, il souhaite se concentrer sur la transformation des exploitations traditionnelles vers le bio, et selon le ministre de l’Agriculture ce sont ces exploitations en cours de transformation qui doivent être pérennisées. Et ce n’est pas une mince affaire si l’on en croit la part de surface exploitée en bio qui n’a pas cessé de croitre depuis 2007, mais qui a fait un bond de 16% sur 2016. Le ministère estime qu’une fois accompagnées dans leur mutation vers le bio, c’est la bonne santé du marché qui doit subvenir aux besoins des producteurs.
 
Mais voilà, le hic s’installe lorsque l’on peut lire dans Science et Avenir que le bio n’est pas de taille pour supporter la population grandissante de 2050, à moins que cette population grandissante soit une population… d’escargots ! Nous entendons par cette métaphore on ne peut plus baveuse, que cette population devra apprendre à se passer de viande. Alors, que quoi ?! Même mon poulet bio disparait ? Selon la revue scientifique spécialisée Nature Communications, la condition sine qua non pour que la terre subvienne aux besoins de l’homme en 2050, qui devrait compter alors 9 milliards d’individus, dans le cadre d’une alimentation bio est double. D’une part, réduire de 50% le gaspillage alimentaire qui représente une perte sèche de production que la planète ne pourra pas se permettre. La seconde condition qu’il faudra remplir c’est évidement augmenter la surface disponible pour la production agricole, la déforestation se devant d’être minimisé cette surface devra être prise sur celle jusque-là occupée par l’élevage.  Ce qui signifie purement et simplement, quasiment supprimer notre consommation de viandes. Et donc, changer radicalement notre régime alimentaire. Plusieurs scénarios ont été envisagés, et la suppression de l’apport de protéines animales dans notre alimentation est la seule issue pour nourrir les habitants de la terre à base de produits bio.
 
Alors voilà, on en veut du Bio ? Car la question est là ! La culture Bio est en plein boom et aussi en pleine mutation autant dans sa pratique que dans la tête des consommateurs. C’est un défi pour la planète, pour la santé de l’homme, mais qui n’est pas sans conséquence sur les modes de vie que l’on connait. C’est pour cela, que c’est avant tout un choix que, de plus en plus, on a déjà fait.
 
« Wahooo, c’est vachement bio ce que tu dis… »

 

Mots-clés : bio écologie - végétarisme vegan - choix futur

 

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