Pousse-café - Roman

Une génisse, une chèvre et une brebis rencontrent un lion...

Ecrit par Petit Louis le 17.11.2016

C’est que la faim aiguise les sens, et rend finalement les gourmets plus hâbleurs que jamais... Sauf que l’on connaît le principe : tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute, certes, mais n’obtient pas toujours gain de cause : la loi du plus fort règne aussi sur la nourriture ! La fable « La génisse, la chèvre et la brebis en société avec le lion » de Jean de la Fontaine est inspirée par « La Vache, la Chèvre, la Brebis et le Lion » de Phèdre. Elle est également très proche par sa conclusion du « Loup et l’Agneau ». Dans les deux fables, la raison du plus fort est bien sûr la meilleure.

 
La Fontaine, The Fox and The Crow
Rodney, CC BY 2.0
 

Jean de La fontaine, avec la morale de ses fables, offre des regards souvent pointus sur les relations humaines. La nourriture, au cœur des échanges, devient un thème récurrent, et nécessairement un reflet de son époque. La faim, le langage et la morale sont intimement liés. 

 

Dans les Fables de La Fontaine, on n’engloutit pas son prochain sans, au préalable, disserter et se mettre à table avec raison. Mais parlons-nous d’animaux ou d’hommes, là ? Toujours enseignées chez les plus jeunes, les fables recèlent de petites merveilles, qui ne mettent pas forcément l’eau à la bouche... 

 

Et dans celle-ci, ne retrouve-t-on pas des traits communs ?
 

La génisse, la chèvre et leur soeur la brebis, 
Avec un fier lion, seigneur du voisinage, 
Firent société, dit-on, au temps jadis, 
Et mirent en commun le gain et le dommage. 

Dans les lacs de la chèvre un cerf se trouva pris. 
Vers ses associés aussitôt elle envoie. 
Eux venus, le lion par ses ongles compta, 
Et dit: "Nous sommes quatre à partager la proie". 

Puis, en autant de parts le cerf il dépeça;
Prit pour lui la première en qualité de sire: 
"Elle doit être à moi, dit-il, et la raison, 
            C'est que je m'appelle lion : 
            A cela l'on n'a rien à dire.

La seconde, par droit, me doit échoir encor: 
Ce droit, vous le savez, c'est le droit du plus fort. 
Comme le plus vaillant, je prétends la troisième.
Si quelqu'une de vous touche à la quatrième, 
            Je l'étranglerai tout d'abord.

 

Mots-clés : Jean de La Fontaine - Fable littérature - littérature

 

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