La pêche en eaux profondes en Europe, c’est de l’histoire ancienne. Le 30 juin, la Commission de Bruxelles, le conseil des ministres de la Pêche et le Parlement européen ont conclu un accord stipulant qu’aucune pêche en dessous de 800 m n’est possible. Cet accord a pour but de protéger les fonds marins et les espèces marines de la technique de pêche de chalutage qui détruit les fonds marins. La transparence va également s’accroître avec la présence d’observateurs sur les bateaux de pêche.
Le 30 juin, l’Union européenne a conclu un accord qui interdit la pêche au chalut sous les 800 m de profondeur. La technique de chalutage est une technique destructrice qui ravage les fonds marins en les raclant. Les combats pour cette interdiction ont débuté en 2006, lorsque l’ONU souhaitait la préservation des fonds marins. En 2012, l’UE avait entamé les négociations d’une manière compliquée avec, en face, les réticences d’élus de régions, des industriels et des pressions de groupe de consommateurs. Seules quelques ONG (Pew, la Deep Sea Conservation Coalition et Bloom) étaient du côté de l’UE.
Toutefois, cette interdiction de pêche se limite aux eaux communautaires et non aux eaux internationales au grand regret des ONG qui ont milité et de certains députés comme Yannick Jadot : « On n’a pas obtenu tout ce que nous voulions, mais c’est quand même une grande avancée pour les fonds marins. » Les navires européens auront donc toujours le loisir d’effectuer cette pêche dans les eaux internationales. Ségolène Royal a aussi affirmé qu’il s’agit d’une « très bonne décision », elle souhaite même pour la France faire un arrêté pour septembre 2016 anticipant ainsi la loi qui doit entrer en vigueur en janvier 2017.
La réglementation prévoit d’autres restrictions pour la pêche à partir de 400 m de profondeur, cela obligera les navires à jeter leurs filets dans les secteurs où ils ont déjà leurs habitudes sans chercher de nouveaux spots de pêche. De plus, les zones reconnues comme abritant des écosystèmes vulnérables, des coraux, seront interdites aux chalutiers.
La réglementation obtenue est une bonne chose, néanmoins, en Europe il y a peu de bateaux qui pêchent en eaux profondes. Ce type de pêche ne représente que 1 à 2 % de la pêche ramenée à quais. L’armateur Scapêche annonce l’arrêt de cette pêche en 2025 dans les eaux internationales, il ne resterait donc plus qu’Euronor et les flottes espagnoles et britanniques.
Pour faire respecter l’interdiction, Bruxelles avait émis l’idée d’envoyer à bord des navires de pêches des observateurs sur tous les bateaux et les ministres des différents pays étaient plutôt pour juste 15 % des chalutiers. Finalement, ce sera 20 % des navires qui auront à bord un observateur. Ainsi, si un observateur se rend compte qu’un chalutier pêche plus de 8 % de poissons d’eaux profondes ou plus de 100 kg, il sera soumis à la nouvelle réglementation pour protéger les espèces de grenadier de roche, de lingue bleue et de sabre noir.
Via : Le Monde
Mots-clés : pêche eaux profondes - destruction fonds marins - réglementation Union européenne