Plongeons dans notre enfance pour quelques secondes. Visualisez-vous Winnie l’Ourson, qui tente irrémédiablement de prendre du miel de la ruche dans l’arbre ? Arrêtez-vous : aujourd’hui cette scène ne serait plus possible, du moins, très rare. Malheureusement.
Le cri d’alarme a été lancé, le 26 février, par l’Ipbes, l’institution sur la biodiversité et les services sur les écosystèmes de l’ONU. « Les chiffres, la distribution et la diversité des abeilles sauvages et des papillons sont en diminution localement en Europe nord-occidentale et dans le nord des États-Unis. » La raison de ce déclin ? Parmi les causes les plus probables : la perte de leur environnement, les pesticides, la pollution, le changement climatique…
Le rapport de Ipbes souligne l’importance de protéger les insectes responsables de la pollinisation. « Les insectes sont contribuent grandement à la production mondiale de nourriture et de santé nutritionnelle » explique le docteur et la chercheuse Lucia Imperatriz-Fonseca de l’Université de Saint Paulo. « Leur bien-être est étroitement lié au nôtre. » Plus de 20 000 variétés d’abeilles contribuent aujourd’hui à la pollinisation, sans compter les papillons, les mouches, les mites, les coléoptères, les oiseaux, et les chauves-souris.
La disparition massive de ces insectes peut entraîner l’augmentation de maladies de malnutrition, étant leur travail responsable de l’apport quotidien de vitamines et minéraux dans notre régime. Aujourd’hui, seulement en Europe, 9 % entre abeilles et papillons sont à risque d’extinction.
La production de café et chocolat, par exemple, pourrait atteinte. « Sans les pollinisateurs, nous ne pourrons plus apprécier, en grande partie, le café, le chocolat, les pommes, parmi les aliments quotidiens présents dans nos régimes », affirme le docteur Simon Potts, vice-président de l’IPBES et professeur à l’Université de Reading au Royaume-Uni. Le chocolat vient des arbres de cacao : les cidomyiidae et les moucherons Ceratopogonidae sont essentiels pour sa pollinisation. L’équilibre devient tout d’un coup très précaire : pas de moucherons pas de chocolat.
Les trois quarts des cultures vivrières du monde comptent en partie sur la pollinisation par les insectes et autres animaux. Comment peut-on réagir à cette disparition progressive ?
Des mesures peuvent être envisagées :
- Créant ou respectant une grande diversité des habitats des pollinisateurs dans les paysages agricoles et urbains ;
- Soutenant les pratiques traditionnelles qui gèrent micro-répartition de l’habitat, la rotation des cultures et la production entre la science et les connaissances locales indigènes ;
- Échangeant et partageant des connaissances entre les agriculteurs, les scientifiques, l’industrie, les collectivités et le grand public ;
- Diminuant l’exposition des pollinisateurs aux pesticides.
- Améliorant l’élevage des abeilles pour le contrôle des pathogènes en l’associant à une meilleure réglementation du commerce et de l’utilisation des pollinisateurs commerciaux.
Sans attendre, beaucoup d’actions peuvent être menées pour que demain l’on puisse encore expliquer aux enfants comment naissent les bébés.
(via IPBES, Midi Libre)
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