Plat du jour - Environnement

Le soja, l'UFC-Que Choisir y voit un potentiel perturbateur endoctrinien

Ecrit par Élodie Carreira le 28.05.2019

Le soja, petite graine originaire d'Asie de l'Est, connaît depuis quelques années une notoriété croissante allant de paire avec des habitudes alimentaires soucieuses d'une diminution des apports en viande. Mais ses bienfaits nutritionnels seraient compromis par une teneur élevée en phystoestrogènes, accusées, par l'UFC-Que-Choisir, d'être de potentiels perturbateurs endoctriniens. 

 
 
Le débat concernant le soja est loin d'être clos. Les avis sont partagés entre ses supposés bienfaits et ses prétendus dangers. Alors que certains y sont favorables en tant qu'alternative intéressante à la viande, grâce à sa composition riche en protéines, et lui attribuent une capacité régulatrice du système hormonal, d'autres le rapprochent d'un produit dangereux. Jeudi 23 mai, l'UFC-Que-Choisir a en effet déclaré avoir saisi les autorités sanitaires ainsi que les services de répression de fraudes, à l'issue d'analyses menées sur des produits alimentaires à base de soja, révélant des teneurs élevées et donc inquiétantes de phytoestrogènes. Les phystoestrogènes également appelées isoflavones de soja, sont des molécules actives sur le plan hormonal assez similaires aux hormones féminines (oestrogènes), dont le rôle joué reste encore à élucider. D'après l'UFC-Que-Choisir, les risques de perturbateurs endoctriniens ne sont pas à écarter. En ce sens,  il est donc préférable de limiter sa consommation, pour éviter toute perturbation du fonctionnement hormonal ou de l'organisme plus généralement. 

En 2005 déjà, l'ANSES (Agence Nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) avait émis un avis pour établir un seuil de recommandation, à hauteur de 1mg d'isoflavones par kilo de poids de corps par jour. Une limitation de moins en moins respectée puisque le soja a su convaincre un large public soucieux de réduire sa consommation de viande, thématique plus que jamais d'actualité. Le soja n'est plus uniquement trouvable dans les commerces bio mais tapisse les rayons de supermarché, de par son caractère bon marché et par conséquent relativement accessible. D'après l'association Sojaxa qui plébiscite la consommation de la plante, 6 Français sur 10 consommaient des produits constitués de soja en 2017, soit une augmentation de 49% en trois ans, augmentation qui ne faiblit pas. Le soja, qu'il soit sous forme de boisson, de farine, de sauce, de flocons, tofu, miso, edaname et bien d'autres encore, s'est construit une image positive d'alternative saine pour végétaliens, végétariens et flexitariens que l'UFC voudrait contrebalancer. 

Les isoflavones sont des molécules non réglementées qui demandent vigilance. Un avis que les industriels refusent d'entendre, convaincus que dans le cadre d'une alimentation équilibrée et diversifiée, les risques sont largement amoindris puisque le seuil établi par l'agence n'est ni atteint ni franchi. Or, les résultats de l'UFC obtenus en laboratoire, prouvent que dans plus de 55 aliments (plats préparés, biscuits, boissons, apéritifs, sauces, ...), les taux de phystoestrogènes dépassent de beaucoup les doses maximales recommandées. À titre d'exemple, un verre de boisson à base de soja apporterait à lui seul 150% de la dose maximale admissible pour un adulte, tandis qu'une vulgaire poignée de graines de soja la dépasserait plus de 5 fois. Enfin, les phystoestrogènes étant des protéines bon marché, elles peuvent être ajoutées par des fabricants de viande. Si l'on prête attention aux étiquetages, il est en effet récurrent de voir "présence (ou traces) éventuelle de soja". Sur 12 produits analysés, l'UFC en a compté 5 aux doses défiant les recommandations. 


Dans l'attente d'une valeur toxicologique de référence, attribuée aux produits constitués de soja, ainsi que dans une démarche préventive, il serait plus prudent de veiller à modérer sa consommation de soja. L'UFC a donc demandé à l'ANSES de réévaluer les risques et à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, de rendre obligatoire un étiquetage rendant compte de la quantité de phystoestrogènes présente dans les produits, supplantée d'un avertissemnt restrictif adressé aux enfants et aux femmes enceintes ou allaitantes. Il demeure important de souligner toutefois que certains produits essentiellement composés de soja tels que le tempeh ou encore le tofu, échappent généralement à ces contradications puisque leur mode de cuisson traditionnel réduit considérablement la présence d'isoflavones. Alerte cependant aux produits transformés et mis en vente par les industriels ; les étapes de cuisson ont tendance à être sautées en raison de leur coût. Tâchons tout de même de relativiser, au même titre que la viande, la nature du soja acheté mérite toute l'attention du consommateur, qui devra éviter le plus possible les produits industriels pour ne pas s'exposer à des risques inutiles pour sa santé. 


Sources : Sciences Avenir - Que Choisir 

 

Mots-clés : Soja Santé - Perturbateurs endoctriniens Bienfaits - Vegan Flexitarien

 

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