Plat du jour - Environnement

Challenge : rendre la viticulture girondine bio

Ecrit par Villain Juliette le 29.04.2016

Les vignes nécessitent de nombreux traitements pour obtenir une bonne récolte. Or, depuis des années, les viticulteurs utilisent des produits chimiques pour traiter leurs plantations. Sous une combinaison, ils diffusent les pesticides, mais ces derniers s’évaporent dans l’air et se déposent sur la faune, la flore et les habitations alentour. Ces produits chimiques ont été, à plusieurs reprises, sujets à des problèmes de santé chez des individus ou au niveau de l’environnement. Le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB) tend à vouloir diminuer puis supprimer l’usage de pesticides chimiques.

 

 

La France est le pays européen qui utilise la plus grande quantité de pesticide. La Gironde est le département possédant le plus de terre viticole dans le pays et la viticulture représente seulement 3 % des surfaces agricoles, sur ce territoire, consommant près de 20 % de pesticides à lui seul.

 

En 2014, un incident avait éclaté dans une école de Villeneuve près de Bourg sur Gironde. L’établissement est entouré de vignes, le viticulteur les a traitées et quelques heures après les élèves ont commencé à avoir des symptômes inquiétants – nausée, douleur dans la gorge, mal de tête. Plusieurs enfants ont été conduits à l’hôpital et pour certains, les symptômes ont persisté le lendemain. 

 

La Maire, également propriétaire de ces vignes a totalement affirmé que ces pesticides n’avaient rien à voir avec les symptômes qu’avaient ressentis les enfants. Cet incident a provoqué une réelle conscience des dangers que pouvaient causer ces pesticides. Les riverains et les associations ont demandé qu’il y ait des réglementations strictes quant au traitement des vignes, principalement à côté des établissements scolaires et des lieux communaux.

 

Cette année le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux souhaite prendre des mesures face à ces dangers. Bernard Farges, le président, a tenu un discours lundi 25 avril soutenant que les souhaits des riverains étaient partagés avec la CIVB : « Oui, les vins de Bordeaux ont pour objectif la diminution forte voire même la sortie de l’usage de pesticides. » En revanche, il précise également que les mesures mettront du temps à être mises en place. Noël Mamère, député et maire écologiste de Bègles, est également intervenu dans une interview sur TV7. 

 

Il affirme son inquiétude et son énervement face à la lenteur des prises de décisions : « La France est le pays d’Europe qui utilise le plus de pesticides, la Gironde est le deuxième département en terme d’utilisation de pesticides et dans l’utilisation de ces pesticides, la viticulture représente 95 %. Il faut que le CIVB arrête de jouer les pucelles effarouchées en nous expliquant que les pesticides, ça n’a pas de conséquences et qu’on ne les utilise pas. Il faut arrêter de ne pas reconnaître la vérité ». Il poursuit : « Il faut que la FNSEA (…) arrête d’accuser les agriculteurs bio. Je trouve qu’on est dans une situation tout à fait insupportable avec des lobbys qui sont très puissants. Il est grand temps que la viticulture, qui est une viticulture de très grande qualité dans notre région, fasse sa mutation du chimique au bio. »

 

Finalement, le CIVB et Noël Mamère semblent d’accord pour supprimer les pesticides. Il faut simplement que le CIVB tienne son engagement et qu’il mette en place des mesures efficaces.


Sud Ouest : CIVB - Incident à Villeneuve - Noël Mamère

 

Mots-clés : Conseil Vin Bordeaux - Pesticides viticulture gironde - Viticulture girondine

 

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https://7detable.com/article/environnement/challenge-rendre-la-viticulture-girondine-bio/396