Plat du jour - Environnement

Affaire Monsanto : le maïs MON810 reste interdit en France

Ecrit par Petit Louis le 16.04.2016

Les OGM reviennent sur le devant de la scène. Ce vendredi, le Conseil d’État vient d’annuler l’interdiction du maïs MON810 de Monsanto. Les associations qui luttent pour le respect de l’environnement sont déjà en train de s’arracher les yeux ! Et pour cause, la nocivité environnementale de cette graine serait remise en cause, la commercialisation de cette dernière pourrait finalement être réinsérée sur le marché. Les dégâts de ce maïs génétiquement modifié ont pourtant été démontrés à plusieurs reprises, par des spécialistes, mais l’état semble contester leurs avis. Le Conseil d’État n’est-il pas en train de faire machine arrière face à cette immense multinationale qu’est Monsanto  ?
 

 



Le maïs MON810 est apparu en France en 1998, par la suite le ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la forêt – Stéphane Le Foll, à cette époque – avait interdit le 14 mars 2014, la commercialisation, l’utilisation et la culture de cette graine génétiquement modifiée. Dans l’arrêter, il était précisé qu’au « vu de données scientifiques fiables et de résultats très récents de la recherche internationale, la mise en culture de variétés de semences de maïs MON810 sans mesures de gestions adéquates présenterait des risques graves pour l’environnement ainsi qu’un danger de propagation d’organismes nuisibles devenus résistants ».

 

Le Conseil d’État a constaté que l’ensemble des conditions émises par la législation européenne n’était pas rempli pour interdire totalement la vente et les cultures du maïs MON810. Selon le communiqué du Conseil d’État et de la juridiction administrative, ce maïs génétiquement modifié présenterait, effectivement des risques pour l’environnement – notamment pour les insectes –, mais qu’ils pouvaient être maîtrisés. Ce communiqué précise également que « les études scientifiques ne permettraient pas d’estimer que le maïs MON810 était plus risqué pour l’environnement que le maïs conventionnel ». De plus, de nouvelles études avaient été réalisées, mais le juge a considéré qu’elles ne prouvaient pas suffisamment le « risque important mettant en péril de façon manifeste la santé humaine, la santé animale ou l’environnement ».  

 

On assiste donc à un retournement de situation. La nocivité du maïs MON810 n’est pas réellement prouvée. Certains y trouvent des avantages aussi bien pour la santé que pour l’environnement – selon le dossier, Peser le pour et le contre des OGM : le pour, publié sur le site de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture – d’autres y voient des inconvénients pour les mêmes raisons. Ne serait-il pas préférable d’appliquer le principe de précaution ?

 

Monsanto est la plus grande multinationale vendant des graines génétiquement modifiées et des désherbants. Même si elle garantit aux agricultures un rendement toujours plus croissant, la santé n’est-elle pas censée être le centre de nos préoccupations ? Le documentaire Le monde selon Monsanto réalisé par Marie-Monique Robin, a largement démontré que les produits emmenant de l’usine Monsanto avaient des effets néfastes, aussi bien sur l’environnement que sur la population locale, qui cherche à déserter, tant bien que mal, les régions concernées.

Que l'on se rassure cependant : dans sa grande sagesse, le CE n'a pas estimé possible de le réintroduire dans les assiettes. « La mise en culture du MON810 reste interdite en France, réagit le ministère de l’agriculture. Notre position reste l’opposition à ces cultures transgéniques, qui comportent des risques aujourd’hui indéniables, et n’apportent pas, à moyen ou long terme, de bénéfices qui vaillent cette prise de risque. »
 


reportage présenté en novembren 2012...

 

Mots-clés : maïs MON810 - OGM - Conseil d’État

 

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https://7detable.com/article/environnement/affaire-monsanto-le-mais-mon810-arrive-dans-les-cultures-francaises/333