Le Vénézuéla est confronté à une pénurie alimentaire dramatique depuis plusieurs mois. Le pays d'Amérique latine, qui vit du pétrole, est ancré dans une crise économique sans précédent rendant le quotidien de la population invivable. Mais les Vénézuéliens gardent espoir, certains créatifs se sont résignés à élaborer une nouvelle cuisine, moins conforme à celles qu'ils ont l'habitude de retrouver dans leurs assiettes.
Photo Ruurmo (CC BY-SA 2.0)
Le bolivar vénézuélien, la monnaie nationale, a connu une perte nette de sa valeur provoquée par les dernières chutes des cours de pétrole. Ces dernières ont été fatales à ce pays qui ne tire pas moins de 96% de ses revenus publics du secteur pétrolier... À la moindre secousse, le pays ne peut que trembler et cette fois l'économie vénézuélienne s'est littéralement effondrée, avec un taux d’inflation à hauteur de 180,5% en 2015. Le marché - s'il est encore digne de ce nom - doit être repensé sous peine de ne plus pouvoir se relever. Le FMI parle d'une inflation de plus de 700% pour l'année en cours... Une situation critique, à laquelle les pouvoirs politiques ne savent proposer d'alternative.
Les scènes d'émeutes et de pillages sont désormais quotidiennes. De plus en plus de Vénézuéliens ne mangent plus qu’une fois par jour, chacun luttant pour obtenir des produits de première nécessité, qui se font de plus en plus rares. Les produits encore présents dans les rayons sont fixés à des prix exorbitants, que seuls les Vénézuéliens aisés ne peuvent s'offrir. Mais certains n'ont pas cédé à la panique générale et ont décidé d'innover culinairement parlant. En effet, une partie de la population vénézuélienne tente de garder espoir en ces temps difficiles en ayant un regard positif sur le changement alimentaire. Les plus créatifs élaborent des plats surprenants avec le peu de produits disponibles. Ainsi, ils n'ont pas peur de remplacer les aliments communs par d’autres et changent naturellement leurs habitudes. Le matin, le café est remplacé par une infusion de farine grillée tandis que l’eau de riz fait office de lait par exemple. Ils apprennent à faire face à la pénurie alimentaire en oubliant les produits industriels qui coûtent désormais une fortune pour cette population démunie.
La cuisine du pays se composant souvent de haricot et de riz se retrouve à être complètement bouleversée, alors que ces produits sont de plus en plus difficiles à trouver en commerce, on les remplace par de la betterave, du manioc ou encore du potiron.
C'est un véritable système D qui se met en place au fur et à mesure, un groupe Facebook d'échange de recettes a même été créé et compte déjà 74 000 membres. Cela forcément met en péril la santé des Vénézuéliens, en moyenne et en quelques mois, les habitants ont perdu entre trois et cinq kilos.
Vladimir de Chelminski, l'un des créateurs du groupe, explique, philosophe, au journal belge Le Vif : «Beaucoup de recettes françaises sont nées en temps de guerre, faites avec ce que l'on trouvait. C'est la même chose ici, on est en train d'inventer une nouvelle gastronomie vénézuélienne».
Via Trends
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