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Le manque de nourriture frappe des millions de personnes dans le monde

Ecrit par OB-Wan Sashimi le 01.02.2017

Alors que seul un quart des pluies attendues sont finalement tombées et que les précipitations prévues pour la période allant d’octobre à décembre se sont avérées insuffisantes, la sécheresse généralisée qui affecte actuellement la Corne de l’Afrique s’est aggravée, a déclaré aujourd’hui la FAO.


Irish Famine Sculpture
Boulanger.IE, CC BY 2.0
 

Selon la FAO, plus de 17 millions de personnes sont actuellement confrontées à une insécurité alimentaire dite de « crise » et d’« urgence » dans plusieurs pays membres de l’Autorité intergouvernementale sur le développement (IGAD), à savoir le Djibouti, l’Érythrée, l’Éthiopie, le Kenya, la Somalie, le Soudan du Sud, le Soudan et l’Ouganda. Tous ces pays ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence.
 

Les zones suscitant le plus d’inquiétude recouvrent une large partie du territoire somalien, d’autres ont été signalées dans le nord-est du Kenya et sur le littoral, dans le sud-est de l’Éthiopie et dans la région d’Afar. Cette région peine d’ailleurs toujours à se relever suite à une sécheresse survenue en 2015 et 2016, une situation provoquée par le phénomène climatique El Niño. Le Soudan du Sud et la région du Darfour au Soudan font également partie des sources de préoccupations en raison d’une insécurité prolongée.
 

Actuellement, près de 12 millions de personnes à travers la Somalie, l’Éthiopie et le Kenya ont besoin d’une aide alimentaire. En effet, de nombreuses familles ont un accès limité à l’alimentation et aux revenus tout en faisant face à une hausse de leurs dettes. À cela s’ajoutent de faibles stocks de céréales et de semences et une diminution de la production de lait et de viande. Un avis d’alerte correspondant à une situation de préfamine a été émis pour la Somalie, soulignant le fait qu’une intervention humanitaire immédiate et de grande échelle est indispensable.
 

De graves pénuries alimentaires et des souffrances liées à la malnutrition suscitent également de vives inquiétudes dans plusieurs régions du Soudan du Sud, du Soudan (au Darfour occidental) et dans la région de Karamoja, en Ouganda. La FAO avertit que si cette intervention n’est pas immédiatement mise en place et qu’elle se révèle insuffisante, ces régions encourent de grands risques et les frais en seront d’autant plus élevés.
 

« L’ampleur de la crise requiert d’intensifier nos efforts, et notamment ceux de coordination au niveau régional et national. Il s’agit avant tout d’une situation d’urgence humanitaire, il faut également protéger les moyens d’existence. Il est temps d’agir maintenant », a déclaré Mme Maria Helena Semedo, Directrice générale adjointe chargée des ressources naturelles et du climat. « Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre qu’une catastrophe telle que la famille de 2011 ne se reproduise. »
 

Mme Semedo s’exprimait au nom du Directeur-général de la FAO à l’occasion du Panel de haut niveau sur la situation humanitaire dans la Corne de l’Afrique, un événement présidé par M. Antonio Guterres, Secrétaire général des Nations Unies, en marge du 28e Sommet de l’Union Africaine qui débutera lundi à Addis-Abeba.
 

« La sécheresse qui prévaut dans la région est extrêmement préoccupante, et touche quasiment l’ensemble du territoire somalien, mais également le sud et le sud-est de l’Éthiopie ainsi que le nord du Kenya. Ainsi et sachant que les prochaines pluies attendues ne devraient pas tomber avant minimum huit semaines et que la prochaine grande récolte ne devrait pas commencer avant juillet, des millions de personnes risquent de se retrouver en situation d’insécurité alimentaire dans toute la région » a indiqué Mme Semedo.
 

De son côté, M. Guterres a déclaré que : « Nous devons être solidaires avec la population éthiopienne vis-à-vis de la sécheresse à venir et en faire une question de justice. » Le Secrétaire général de l’ONU a également appelé à un engagement plus fort de toutes les parties afin de travailler ensemble.
 

La sécheresse impacte les moyens d’existence
 

Des épisodes répétés de sécheresse ont provoqué plusieurs mauvaises récoltes consécutives, des épidémies de maladies, la détérioration des pâturages et un accès limité à l’eau sans compter le décès de nombreux animaux.
 

« L’insécurité et les chocs économiques affectent les populations les plus vulnérables » a averti M.Bukar Tijani, Sous-Directeur général et Représentant régional pour l’Afrique. « La situation se détériore rapidement et le nombre de personnes ayant besoin d’une aide humanitaire d’urgence pour leurs moyens d’existence augmente au fur et à mesure que la saison sèche et creuse continue, avec, notamment, des répercussions importantes sur les moyens d’existence, sur les avoirs des ménages et sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle des communautés rurales affectées », a-t-il ajouté.
 

En 2016, les réfugiés et les demandeurs d’asile ont augmenté, passant de 0,5 million à 3 millions par rapport à 2015.
 

Renforcer les efforts de la FAO pour faire face à la sécheresse
 

« Le partenariat de la FAO visant à renforcer la résilience face aux chocs et aux crises dans la Corne de l’Afrique est essentiel et se poursuivra », a garanti M. Tijani. Récemment, la FAO et l’IGAD se sont entendus sur certaines étapes clés nécessaires afin d’améliorer la collaboration entre les deux entités et sur les efforts à fournir afin d’atténuer la grave sécheresse qui affecte actuellement les pays dans la Corne de l’Afrique tout en renforçant la sécurité alimentaire et l’analyse de la résilience.
 

Les deux organisations ont insisté sur l’importance de renforcer le rôle du Groupe de travail sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle (FSNWG), du Cadre intégré de classification (IPC) et de l’Unité d’analyse de la résilience afin d’améliorer l’efficacité des investissements qui financent le développement des alertes précoces, des actions rapides et le renforcement de la résilience.
 

La FAO appelle à établir des priorités communes afin de renforcer et d’améliorer la coordination entre chaque organisation, mais également de rendre l’engagement des États membres plus systématique, de répondre efficacement aux besoins des États membres et de renforcer les efforts de mobilisation des ressources.

 

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