Plat du jour - Ailleurs

Brexit : en pleine gastro

Ecrit par Mathieu Oudot le 24.06.2016

La gastro, en français dans le texte, peut signifier deux évènements de la vie radicalement opposés, du restaurant étoilé à l’anis étoilé. En France, Michelin lui-même représente deux marques de pneu ou de critique. Allez expliquer ces 50 nuances de gras dans la langue de Shakespeare. C’est déjà plus dur ! Mais la bonne nouvelle du jour (oui, voyons le verre à moitié plein) est que nous n’aurons plus besoin de le traduire !

 


CC PIXABAY



Ça y est, c’est officiel depuis quelques heures, le temps d’une cuisson lente de gigot, les Anglais nous quittent ! Ce matin en lisant la presse, nous avons d’abord cru que c’étaient les Bretons, pour BRexit. On a trouvé ça compliqué géographiquement de les exiler, sous prétexte qu’ils boivent du Breizh Cola, qu’ils disent galette au lieu de crêpe, et que leur vignoble est envahi de pommes. Mais leurs druides ont voté à l’unanimité, ils retentent avec nous.

 

C’est en se retroussant la Manche que l’on s’est rappelé qu’en anglais, tous les acronymes sont inversés, comme les chauffeurs. B.R.exit se comprend R.B.exit en français, pour Ros.Bif. exit. Alors c’est décidé, ils s’en vont. Et avec eux le secret de leurs sauces bouillies et de leurs fish and chips... On se croisera en cachette à la nuit tombée, dans le tunnel, pour s’échanger des conseils sur le bon taux de sucre dans la marmelade. Un No Man’s Land sous l’eau où le secret de la mayonnaise réussie sera transmis même si les Anglais débarquent.

 

En tout cas, trêve de plaisanterie, ils vont nous manquer, c’est certain. Bientôt les polos « JE SUIS ANGLAIS » fleuriront sur la toile. Mais pour le moment l’impact médiatique fait des ravages. Les bourses s’affolent à Londres, l’écu s’excite, les taux se resserrent, Cameron démissionne et monte un food-truck à Calais, bref c’est le bordel. La Reine d’Angleterre sort du Royaume, monte sur ses grands chevaux et tente dans un dernier souffle un BR-back, que l’accent des journalistes français à couper au couteau à quelques centaines de kilomètres de là a fini par changer en barbaque ou en barbeuk selon si vous regardez iTélé ou Nelson Monfort.

 

Proposition acceptée. Vous l’aurez compris, tous au charbon pour sortir l’Union de la crise. Et tartare de cheval en accompagnement (coupé au couteau également), comme ça elle rentrera à Londres en Uber. Eh oui, Madame La Reine, on ne peut pas avoir l’Uber et l’argent d’Uber. L’oignon fait la farce, espérons que ça ne la fasse pas pleurer.

 

Et les statistiques y vont bon train en fin de matinée. L’Europe devient de fait le continent numéro un en matière de gastronomie, allez savoir pourquoi ! Michelin s’en lave les pneus, le bibendum a gagné contre le referendum. Pudding or not pudding, attise la cuisson !




 

 

Mots-clés : brexit gastronomie - cameron royaume uni - english food

 

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