Plat du jour - Société

Une gourmandise en récompense : pour son chien, oui, pour son enfant, non

Ecrit par Hilaire Marie le 25.04.2016

L’usage d’une récompense peut sembler une bonne idée. Elle favorise l’enfant à suivre un comportement qui semble juste et dissuade certains caprices. Cependant, utiliser la nourriture comme récompense pourrait être infructueux, et pousser les enfants à manger pour gérer leur stress en grandissant.

 
욕망 시리즈 - eat, by 김목화
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Une étude montre que lorsque nous offrons une récompense alimentaire, c’est plus souvent des biscuits, du chocolat, des bonbons, de la glace, des fast-foods que des aliments sains et nourrissants du quotidien. La conséquence de cette méthode est de rendre ce type d’aliments beaucoup plus attirants aux yeux des enfants, de les inviter à manger même s’ils n’ont pas faim et de stimuler leurs préférences pour les friandises.
 
Trois chercheuses britanniques de l'université d'Aston ont soumis 35 duos mère-enfant à une expérience singulière, raconté dans the American Journal of Clinical Nutrition.

L’étude a débuté lorsque les enfants avaient entre 3 et 5 ans, il s’agissait de connaître les habitudes en matière d’éducation alimentaires. Par la suite, l’étude a repris avec ces mêmes enfants, deux ans plus tard, alors qu’ils étaient âgés de 5/7 ans. Après deux années passées à obtenir des récompenses de type alimentaire, les enfants avaient davantage tendance à manger sous l’effet du stress ou de l’émotion, à relier alimentation et émotion.
 
En interdisant aux enfants de manger trop de sucreries, mais en utilisant celles-ci pour des récompenses, les parents en font des aliments hors du commun, lié au bonheur. Malheureusement cette technique peut augmenter le risque qu’ils connaissent des troubles du comportement alimentaires en grandissant. Misons plutôt sur les encouragements ! 
 

Claire Farrow, maître de conférence en psychologie, qui a mené l’enquête, assure que la réaction naturelle des parents est de tenter de protéger son enfant, de ce que l’on qualifie de mauvaises nourritures. Comme celles trop salées ou trop sucrées.  

 

Et pourtant, nous utilisons des aliments de ce genre « comme une friandise ou une récompense, ou même en tant que réponse pour soulager une douleur, si les enfants sont bouleversés ». La méthode est assez spontanée quand on souhaite congratuler un animal domestique, par exemple. Sauf que, dans le cadre d’un enfant, les conséquences sont nuisibles. 

 

Apprendre à un enfant à utiliser ces aliments pour faire face à ses émotions, l’encourage à recourir à la nourriture, quand il est justement dans une situation de stress, ou qu’il ressent un fort besoin de réconfort. On devient alors ce que le docteur appelle « un mangeur émotionnel ». 

 

Et le véritable problème est alors que l’on a tendance à privilégier des aliments dont on sait qu’ils ne sont pas « bons », ou que l’on ne mangerait naturellement pas en quantité. « Nous savons que, chez les adultes, le “manger émotionnel” est lié à des troubles de l’alimentation et à l’obésité. » Il devient alors important de sensibiliser les parents efficacement, pour prévenir des risques chez le futur adulte.

 

Mots-clés : Alimentation - Recompense - Étude

 

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