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En 2017 : un étiquetage pour choisir nos aliments dans les grandes surfaces

Ecrit par Villain Juliette le 17.05.2016

La ministre de la Santé, Marisol Touraine, souhaite mettre en place un étiquetage précis sur les produits de grandes surfaces afin d’évaluer leur valeur nutritionnelle. Cette réforme devrait être mise en place d’ici 2017, mais elle est encore controversée. Ce principe d’étiquetage tend à faciliter la lecture, pour les consommateurs et favoriser l’achat de produits moins caloriques. Mais est-ce réellement nécessaire ? Ne savons-nous pas que les gâteaux au chocolat sont plus caloriques que les gâteaux secs ou la viande blanche moins que la viande rouge ? Ce principe d’étiquetage qui, sur un long terme, serait amené à être obligatoire devrait inciter les consommateurs à acheter des produits plus sains pour la santé.

 
 
 

Les produits que nous achetons dans les grandes surfaces seront bientôt catégorisés en fonction de leur valeur nutritionnelle. Dans une interview accordée au journal Le Parisien, Marisol Touraine, la ministre de la Santé, a indiqué que des tests auprès des clients allaient être mis en place pour évaluer la pertinence de deux modes de catégorisation. Ces tests détermineront le plus adéquat pour, ensuite, l’installer dans l’ensemble des grandes distributions françaises au cours de l’année 2017. La ministre de la Santé explique que son objectif « est que chacun puisse d’un simple coup d’œil, évaluer ce qu’il achète ». Elle ajoute que la population française compte de plus en plus de personnes en surpoids et pense que ce nouveau mode d’étiquetage permettra, en partie, à ne pas influencer ce phénomène.

 

À partir de septembre 2016, deux types d’étiquetage seront testés : l’étiquetage « descriptif » où les teneurs des différents composants y sont mentionnées ; et l’étiquetage « synthétique » où un code couleur sera mis en place pour indiquer la valeur nutritionnelle du produit dans sa globalité. « L’Agence chargée de la sécurité alimentaire (Anses) les trouve tous les deux de bonne qualité. J’ai donc pris la décision de les tester grandeur nature auprès des consommateurs pour pouvoir choisir celui qui est le plus efficace, en vue d’une application en 2017 » a déclaré la ministre de la Santé. Le code définitif sera déterminé en fonction de la satisfaction et de la compréhension des consommateurs face à cet étiquetage.

 

Des tests avaient déjà été réalisés par le haut conseil de la santé publique (HCSP) dont le verdict avait été annoncé en août 2015 : il conseille l’étiquetage à 5 couleurs aussi appelé 5— C. Il est « simple » et « attire l’attention du consommateur » et lui permet de « classer les aliments selon leur qualité nutritionnelle ». L’institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), après avoir réalisé deux études, ont eux aussi abouti à la même conclusion : le code 5-C serait le plus adéquat et le plus efficace pour inciter la population à consommer des produits plus sains pour la santé.

 

En revanche, ce nouveau concept n’est pas le bienvenu pour tout le monde. Les acteurs de la santé publique et les industries d’agroalimentaire ne voient pas du même œil l’installation de cet étiquetage. Ces dernières craignent la réduction d’achat de certains de leurs produits qui seront mal classés. Avec ce système d’étiquetage, la valeur nutritionnelle des aliments sera beaucoup plus visible, incitant les consommateurs à acheter les produits ayant une étiquette verte ou jaune. Cet étiquetage semblerait largement influencer la population : face à 3 produits identiques, mais de marques différentes, la tentation ira vers celui qui possède la meilleure couleur. Et pourtant, peut-être que la valeur nutritionnelle de ces trois produits est quasiment la même ! Si les produits à forte valeur nutritionnelle sont consommés raisonnablement rien n’empêche d’en acheter. Le Nutella, les brioches ou les gâteaux au chocolat ne sont pas à bannir de notre consommation, même s’il ne faut pas trop en abuser !
 

Une pétition ayant réuni près de 17.000 signatures réclamait d’ailleurs cette avancée... en février 2014. « Les industriels n'en veulent pas bien sûr car d'un coup d'oeil certains aliments seront discrédités, particulièrement les 'pastillés rouges'. Mais en fin de compte, les fabricants s'adapteront, comme toujours : ils nous feront des produits avec moins de gras, moins de sucre, moins de sel. Et donc pour le bénéfice de notre santé. »

 


 

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Mots-clés : Valeur nutritionnelle - 5-C - Grandes distribution

 

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