Plat du jour - Société

21 décembre, orgasme culinaire et aphrodisiaques

Ecrit par Fred Ricou le 21.12.2017

21 décembre, avant les orgies culinaires en famille, c’est la journée de l’Orgasme ! Bien que cela ne donne aucune obligation à personne d'en donner ni d'en recevoir, nous avons voulu nous pencher sur celui que l’on rencontre, parfois, en dégustant un met extraordinaire. Comme une surprise, l’orgasme culinaire arrive d’un coup et l’on a parfois du mal à s’en remettre…

 
 
Cela fait déjà une douzaine d’années que l’on fête l’orgasme tous les 21 décembre. Lancés par un couple de Britanniques avec l’espoir, dans l’esprit d’un « Faites l’amour, pas la guerre », de penser à la paix dans le monde pendant une partie de jambe en l’air. Le site de l’événement l’assure, il y a eu en 2013 plus de 2,5 milliards d’orgasmes, ce qui fait sensiblement 100 000 000 d’orgasmes par heure, toutes les heures. En gros 1,5 million d’orgasmes par minutes.
 
Peut-être ont-ils oublié quelque chose… Il existe un autre orgasme, solitaire, mais plus facile à partager à plusieurs, un orgasme que l’on ose montrer en public, un orgasme que l’on va même partager sur les réseaux sociaux, l’orgasme culinaire ! L’orgasme culinaire, c’est celui qui va surprendre à la première bouchée, pas tout de suite, le temps que ça monte et là, c’est la vraie jouissance. Tellement bon ! Orgasme, donc, mais est-ce le même mot pour deux choses différentes ? 
 
En effet, l’orgasme culinaire à proprement parler ne peut se rapprocher de l’orgasme physique. Interrogée, la sexologue Milène Leroy est catégorique « Un véritable orgasme débute par une excitation sexuelle générale qui amène à un réflexe de vasocongestion. On ne va pas retrouver les mêmes sensations si le plaisir reste culinaire. Il y aura plus un plaisir "jouissif " sur des saveurs mais qui vont s’arrêter au niveau du palais… ». 

Cependant la sexologue ne nie pas cette relation qu’il y a entre nourriture et sexualité. Il est souvent répandu qu’une personne qui aime bien manger est plus encline aux rapports sexuels, Milène Leroy le confirme tout en nuançant : « On a la sexualité de la vie que l’on mène. Avec quelqu’un qui "bouffe", on peut retrouver une forme de nervosité, une hypertonicité. Quelqu’un qui ne prend pas le temps de savourer, pas le temps pour les prémices, pas le temps de la sensualité, peut être "rapide" durant l'acte… Quelqu’un de gourmand, peut l'être aussi pour la chair.  A contrario; un épicurien, et c’est là où cela se complique, ne va pas forcément avoir envie de faire l’amour à sa partenaire. Quelqu’un qui mange très bien n'est pas forcément le coup du siècle ! » et ajoute « On peut faire un rapprochement entre aimer manger et aimer les plaisirs au sens large du terme. […] Mais oui, en général quelqu’un qui va aimer bien manger, va être plus investi, plus intéressé. »
 

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D’un point de vue purement scientifique, Christophe Lavelle, chercheur au CNRS, passionné par l’alimentation, avoue qu’il n’y a pas à forcément de nourriture liée directement à l’orgasme et au plaisir. Cependant, récemment, des chercheurs ont pu établir un lien entre les œufs trop cuits qui rejette de l’hydrogène sulfuré et les tissus du pénis. Ainsi, cet hydrogène sulfuré pourrait devenir un complément au viagra dont l’efficacité n’est pas prouvée sur tous les sujets. Christophe Lavelle souligne également qu’en 1786 dans les Cours complets d’Agriculture de l’abbé Rozier, on pouvait déjà trouver cette phrase au sujet de l’œuf : « Le jaune nourrit moins et échauffe d’avantage : c’est à cette substance qu’appartient plus la qualité aphrodisiaque qu’on attribue aux œufs. » Ainsi, les œufs, comme le chocolat ne sont pas strictement « aphrodisiaques », mais si l’un permet peut-être d’aider l'érection de l'homme, le chocolat, quant à lui, possède des effets relaxants / euphorisants comme la caféine, la tyramine, la sérotonine, la phényléthylamine et la théobromine ou encore l’arginine, vasodiltatrice également, dont il est riche. Le gingembre, grande marotte de la cuisine aphrodisiaque, stimulerait la circulation sanguine, la truffe exhalerait également un stimulant sexuel proche des phéromones masculines. Les huîtres, très riches en zinc, auraient la propriété, quant à elles, de favoriser la production de testostérone, l’hormone masculine du désir. Tout ceci bien entendu est à prendre au conditionnel…
 
Orgasme culinaire et nourriture aphrodisiaque ne sont pas forcément liés. On peut prendre du plaisir autant en mangeant qu’au lit (ou autre...). Et si l'on sait cuisiner, que l'on veut donner et prendre du plaisir, c'est le 7e ciel assuré... 

Site de Milène Leroy

 

Mots-clés : orgasme cuisine - aphrodisiaque viagra - chocolat huitres gingembre

 

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