C’était il y a 5 ans, a une heure où votre maman vous croit au lit, alors qu’en réalité quelques errances nocturnes vous amènent à vous battre pour atteindre le comptoir d’un de ces bars festifs. Là, un bonhomme imposant au sourire bienveillant se dresse comme un rempart à votre soif. Puisqu’il est impossible d’escalader cette montagne, vous vous résignez, une discussion à l’amiable et quelques verres, accoudés au zinc, semblent la meilleure option. Jusqu’à très tard. Jusqu’à plus soif. Quelques jours plus tard, la carte d’un restaurant resurgit d’une poche de jean, le souvenir revient, le bon moment passé, le mal de tête aussi, bref on décide d’y aller.
Effectivement, le hasard d’une ballade de l’autre côté de la butte Montmartre ne conduit pas nécessairement le promeneur dans cette rue. Ce n’est pas non plus par la façade un chouia austère qu’on pousse la porte du Métis. Mais ce serait une erreur. À l’intérieur, un endroit douillet et tranquille. Pas de fioritures. Le sourire bienveillant du patron, accueil chaleureusement. Et c’est avec autant de bienveillances qu’il présente ses suggestions et ses conseils.
À table des plats inventifs, voire exotiques, mais pas délirants. De belles surprises de bons produits justement préparés. Les appétits curieux se laisseront tenter par la crème brûlée de tomates confites, les gourmands nostalgiques se délecteront de leur péché mignon, un os à moelle coupé dans la longueur persillé et gratiné au four... Tous les estomacs devraient trouver leur bonheur devant cette belle invitation à entrer. Sans parler de l’ardoise, où figurent presque toujours quelques crustacés préparés juste sur le moment, comme les couteaux persillés à la plancha.
L’homme est fils de boucher comme il le dit fièrement, alors, inutile de lui expliquer ce que c’est saignant. Ou de lui demander si le gigot de 7 h est bien cuit... À cette question il a d’ailleurs répondu : « Fondant ! Comme un moelleux au chocolat ». La cuisson est juste chaque fois. Les accompagnements sont simples, mais frais. Et pas de panique, les moins viandards de nos lecteurs ne seront pas en reste. Les poissons sont là aussi, comme ce pavé de thon, bien grillé sur ses faces et cru à l’intérieur, relevé de petites râpures de gingembre, simple, efficace, une merveille.
Quelques fromages bien choisis, bien faits et à bonne température. Côté desserts, des classiques, crêpes Suzette, profiteroles... Mais, et ça fait la différence, maison ! Pour les vins, juste un mot, laissez-vous conseiller, la cave n’est pas grande, mais il l’a connaît bien.
Chose moins à la mode, de nos jours, un digestif : là aussi, n'hésitez pas à en parler, pour découvrir la prune de madame machin, ou la poire de St Yéyé les bois... De vraies bonnes eaux-de-vie, avec du goût.
Si notre avis n’est pas celui d’un critique bibindhommé, un petit tour sur le web vous confirmera que vous allez passer un excellent moment.
Rapport plaisir/prix excellent.
Entrées :7-10€, Plats:13-30€, Desserts:7-9€.
Soirée à deux , entrées , plat, dessert, un bonne bouteille, café , digestifs. Autour de 100€, et l'envie de revenir.
Métis
06 rue sainte Isaure,
75018 Paris
09.52.91.77.79
Métro Jules Joffrin (ligne 12)
Ouvert du lundi soir au samedi soir (sauf le samedi midi)
Mots-clés : restaurant métis - Paris