Plat du jour - Economie

Les vins de Bordeaux reconnus par la Chine

Ecrit par Feuillerat Jérémy le 03.06.2016

Un accord passé entre la France et la République Populaire de Chine, le 2 juin 2016 en marge du G20 de Pékin vient de renforcer la position des vins de Bordeaux sur le marché chinois. Cet accord se réalise un an tout juste après la reconnaissance de la Chine envers les zones géographiques des AOC bordelaises de vin. L’accord qui reconnaît officiellement les 45 appellations bordelaises présente une garantie pour toutes les parties que ce soit l’agriculteur, le consommateur, et même les États chinois et français. Il met aussi la pression sur les États-Unis, qui ne reconnaissent que les marques et non les appellations.

 
9701701 Château Ducluzeau Listrac-Medoc 2009
Nigab Pressbilder by 2.0


La Chine est un pays qui aime les vins de Bordeaux et elle le fait savoir en améliorant sans cesse les liens commerciaux. En juin 2015, la reconnaissance géographique des AOC bordelaises de vin était déjà un grand pas, car la Chine ne reconnaît que très peu d’indications géographiques en vins et spiritueux. Les seuls classés sont le Cognac, Champagne, Napa Valley, Scotch Whisky et Tequila.

 

Représentant un quart de ses exportations avec 500 000 hectolitres, soit 63,8 millions de bouteilles, et le premier marché pour les vins de Bordeaux pour un chiffre d’affaires de près de 300 millions d’euros, le Conseil Interprofessionnel de Vin de Bordeaux (CIVB) a depuis 2011 un œil attentif sur la Chine. Confronté à des problèmes de plus en plus grands qui touchent les produits de contrefaçons, le CIVB a lancé des actions pour réguler les pratiques et distinguer le Bordeaux du contrefait.

 

Depuis le 2 juin, c’est chose faite du moins sur le papier, car les acteurs des deux pays ont signé l’accord visant à reconnaître de manière officielle et de protégé sur le territoire chinois les 45 appellations des vins de Bordeaux. Pour la France, ce sont Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, de l’agroalimentaire et de la Forêt et Bernard Farges, président du CIVB qui ont participé à l’accord. Côté chinois, il s’agit de Sun Dawei, vice-ministre chinois de l’Administration générale de la supervision de la qualité, l’inspection et la quarantaine (AQSIQ).

 

Cet accord va faire un grand bien au vin le plus apprécié des Chinois, qui doit faire face à des vins médiocres cachés dans des bouteilles contrefaites. Pour Fabien Bova, le directeur général du CIVB c’est un « signal fort » envoyé aux faussaires et une nouvelle page dans le combat contre « détournements de notoriété ». Le ministre de l’Agriculture a lui aussi félicité cet accord : « La reconnaissance officielle [...] signifie des moyens supplémentaires pour défendre ces indications et appellations devant la justice chinoise ».
 

 

 

 


On notera tout de même qu’à côté de l’appellation Bordeaux figurent d’autres produits européens comme le roquefort, le jambon de Parme ou le comté. En contrepartie, l’Europe s’engage à reconnaître dix indications géographiques comme le thé Longjing.

 

Le gouvernement chinois a annoncé que, pour la lutte contre les contrefaçons, ils formeront une centaine de policiers avec l’aide de professionnels bordelais pour détecter les vins originaux des pâles copies. Cette lutte est dotant plus importante, car les contrefaçons risquent de plomber la réputation des vins bordelais en cas de crise sanitaire.

 

Le CIVB a également affirmé son intention de poursuivre la lutte avec l’AQSIQ contre les usages abusifs d’appellations contrôlées. La Chine, qui connaît déjà ce problème avec ses propres produits comme avec le thé Longjin ou encore le crabe du lac Yangcheng. C’est ce qui inquiète la délégation française, car la Chine a parfois des difficultés à faire appliquer ses lois.



Via : agriculture.gouv.fr, Sud-Ouest & Les Echos

 

Mots-clés : produit agricole viticulture - Chine France CIVB - vins Bordeaux commerce

 

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